Alors que les autorités publiques font état d’une crise économique quasi irréversible qui implique des mesures d’austérité, les procès en cours devant la Cour criminelle spécialisée révèlent une santé financière stable. C’est notamment le cas au sein de Gabon oil company (GOC) où près de 10 milliards FCFA ont été dédiés en mécénat, dons et autres accompagnement et ce, en seulement 2 ans.
Le Gabon, pays à revenu intermédiaire situé au centre de l’Afrique, est ce que beaucoup pourraient qualifier de « spécimen atypique ». En effet, comment comprendre que l’État se nourrisse de dons et emprunts auprès des organismes internationaux alors même que d’énormes mânes financières sont gérées par des individus au quotidien. Pis, les malversations financières sont élevées au rang de norme. D’un dirigeant à un autre, le scénario semble le même.
Pour preuve, à Gabon oil company créée le 24 août 2011 par décret présidentiel sous le nom Société nationale des hydrocarbures du Gabon, les efforts consentis pour la Responsabilité sociétale semblent quelque peu démesurés. En effet, un état financier parvenu à la rédaction de Gabon Media Time (GMT) permet de constater que la société anonyme à capitaux publics avec Conseil d’administration a orienté, pas moins de 9 milliards FCFA dans l’accompagnement des structures publiques et privées.
Au nombre desquelles la Fondation Sylvia Bongo Ondimba (FSBO), le Championnat national de football, la Tropicale Amissa Bongo, les 3 courses pédestres de Libreville, Franceville et Port-Gentil mais également la campagne de sensibilisation et de dépistage des cancers féminins baptisée « Octobre Rose ». À cela s’ajoutent des entités fantômes telle Africa Practice qui aurait bénéficié d’un juteux contrat signé avec Arnauld Engandji.
D’ailleurs à titre de comparaison chiffrée, c’est le jour et la nuit entre la gestion de Christian Patrichi Tanasa Mbadinga et celle de Arnauld Engandji, tous deux anciens Administrateurs directeurs généraux de la GOC. Selon le tableau de dépenses exploitées, 4,67 milliards FCFA ont été décaissés pour les « dons, aides, mécénats et accompagnement réel » en 2017. Tandis qu’il aura fallu 2 ans à celui qui a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle, pour enregistrer des dépenses de l’ordre de 4,655 milliards FCFA.
Décidément la Société nationale des hydrocarbures du Gabon plus connue sous la dénomination de Gabon oil company n’est qu’un véritable gouffre à sous. Cette entreprise pétrolière aura permis à plusieurs Gabonais de s’enrichir sans cause. Vivement que les autorités compétentes qui sont allées jusqu’à la condamnation de Christian Patrichi Tanasa Mbadinga se penchent sur toute la gestion de cette structure depuis sa création et emmènent tous ceux et celles qui ont plongé dans les malversations à répondre de leurs actes devant la justice.