M. Ike Oswald Ngouoni Aïla Oyouomi, ancien Porte-parole de la présidence gabonaise, a été condamné ce mardi 26 juillet 2022, à 8 ans de réclusion criminelle assortie d’une amende de 50 millions de francs CFA. Il devra aussi remboursé 5 milliards de francs CFA à l’État après avoir été reconnu coupable de détournements de fonds publics et blanchiment de capitaux, d’un montant allant de 150 à 350 millions de F CFA qui constituerait le budget de la communication présidentielle.
Comme il fallait s’y attendre, son assistante Sandy Tsame Obame, accusée pour complicité de détournement a écopé de son côté, de 5 ans de prison avec sursis et 10 millions de francs CFA d’amende.
À moins qu’un pourvoi en cassation inévitable de la part de ses avocats, Mes Anges Kevin Nzigou et Carole Moussavou, ne porte ses fruits, Ike Oswald Ngouoni Aïla Oyouomi pourrait donc rester encore dans les geôles de la prison centrale de Libreville pour 5 ans. Après avoir y passé trois années qui vont compenser sa peine.
Déjà, le ministère public a requis 15 ans de réclusion criminelle assortis d’une amende de 50 millions contre lui. Les arguments de Me Aymard Moutsinga, avocat au compte de l’agence judiciaire de l’État, ayant permis d’enfoncer le clou à ce niveau.
À la lumière des explications, il ressort que les dépenses effectuées par ce dernier, alors en charge de la communication présidentielle, étaient tirées d’un compte privé contenant 7 milliards de francs CFA qui appartiendrait au président de la République, Ali Bongo Ondimba.
C’est dans ce sens que ses avocats ont plaidé pour leur client, estimant que si l’argent a été pris d’un compte privé, l’on ne peut en aucun évoquer le fait d’un détournement de fonds publics et donc l’agence judiciaire de l’État ne devrait se saisir du dossier.
En outre, il est reproché à Ike Oswald Ngouoni Aïla de toucher, depuis février 2019, une prime de 25 millions F CFA par mois, dans ledit compte privé. Cette prime serait instituée dans ce milieu professionnel, dit-il.
Les intervenants ont fait remarquer que le président Ali Bongo Ondimba n’a jamais déposé pour autant une plainte contre son ancien collaborateur.