Le ministre du Pétrole a reçu, le 22 juillet à Libreville, une délégation de Trafigura, principal fournisseur de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) en produits blancs, notamment le gasoil. Les deux parties ont convenu de la fluidité dans le ravitaillement de la raffinerie nationale, pour éviter toute nouvelle tension de carburant dans le pays.
En vue de mettre un terme aux pénuries de carburant observées depuis deux mois au Gabon, le ministre du Pétrole s’active. Vincent de Paul Massassa a reçu, le 22 juillet à Libreville, une délégation de Trafigura, entreprise de courtage pétrolier et d’affrètement maritime spécialisée dans le courtage et le transport des matières premières, principal fournisseur de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) en produits blancs, notamment le gasoil.
«J’aimerais interpeller Trafigura sur les difficultés qui ont été les nôtres, notamment dans la livraison et la fourniture de certains produits, particulièrement le gasoil. Il s’est trouvé que nous avons connu des périodes assez difficiles, où le produit était ici, à quai, mais ne pouvait pas être livré pour des problèmes de paiement. Nous voulons indiquer que nous regardons les paiement sur deux ordres : il y a trésorerie, qui fait que nous avons de l’argent ou pas, et les problèmes de réglementation de change qui incombent aux banques et que nous ne maitrisons pas toujours», a déclaré le ministre du Pétrole.
L’épineuse question de la réglementation de change
«Et sur cet aspect des paiements, il se trouve que le payeur, Sogara, avait et a toujours la trésorerie. Mais pour des raisons de réglementation de change, les moyens dégagés ne sont pas systématiquement transférés au bénéfice de l’importateur qui est Trafigura», a expliqué Vincent de Paul Massassa. La situation ainsi présentée est à l’origine des pénuries de carburant dans le pays depuis juin dernier. Si tout semble être rentré dans l’ordre, Paul Massassa a ainsi appelé le fournisseur de Sogara à faire preuve de compréhension.
Car, il n’est pas exclu que le question de la réglementation de change se pose encore à l’avenir, empêchant Trafigura de rentrer en possession de paiement dans les délais. «La trésorerie de Sogara permettra toujours de payer. Il ne s’agira donc que d’un délai supplémentaire à supporter, pour lequel je vous demande d’être compréhensif sur la relation contractuelle qui est la nôtre. Parce que nous avons à gérer un problème de flux de produits pétroliers, un problème de consommateurs, beaucoup plus que des problèmes de banques, qui ne sont pas à notre avis, de la responsabilité du département du Pétrole», a-t-il souhaité.
Une requête, semble-t-il, acceptée par Trafigura, au vue de la conjoncture internationale. «Tous les pays du monde souffrent des problèmes de sécurité d’approvisionnement. Avec certains exemples où la situation est devenue intenable», a noté le patron de Trafigura. «Et dans ce contexte, les difficultés de Trafigura au Gabon sont moindres que dans d’autres pays. Ceci, grâce au dialogue, aux politiques du secteur du pétrole. Et je suis convaincu qu’à l’avenir, on trouvera les moyens adéquats pour gérer ce genre de situations», a conclu Hadi Hallouche.