Depuis plusieurs semaines, ces villes de la province du Woleu-Ntem sont privées d’électricité pour cause de pénurie de fuel lourd à la Société d’énergie et d’eau du Gabon.
Suite à la crise d’approvisionnement en hydrocarbures que le Gabon traverse, les villes d’Oyem, Bitam et Mitzic sont privées d’électricité depuis de nombreuses semaines. Cette situation n’épargne ni les quartiers périphériques, ni les centres-villes où sont situés les services de l’administration déconcentrée de l’État, ainsi que les banques et autres entreprises privées d’utilité publique, notamment ceux ne disposant pas d’un relais électrique tel qu’un groupe électrogène. C’est le cas à l’Union gabonaise de banque (UGB), où les clients sont à la peine depuis le 11 juillet 2022 !
Selon des témoignages de quelques riverains rencontrés à Oyem, capitale de la province du Woleu-Ntem, l’absence d’électricité dans les villes du septentrion a causé la recrudescence de l’insécurité ces dernières semaines. Une triste réalité manifeste par de multiples cambriolages et braquages.
“Depuis bientôt un mois, la SEEG distribue l’électricité en alternance, selon les quartiers. Les délestages n’en finissent plus, avec les dommages collatéraux qui vont avec, entre appareils électroménagers endommagés et denrées alimentaires avariées. Manifestement, la SEEG n’en a cure, d’autant plus que le consommateur gabonais sait rarement défendre ses droits”, a déclaré Clément M. interrogé dans un marché de la capitale provinciale.
“Sous d’autres cieux, la SEEG croulerait sous le poids des procès, avec à la clé des dizaines de millions de francs de dédommagement. La semaine dernière, mon écran téléviseur plasma de 53 pouces acheté il y’a moins de cinq ans s’est gaspillé. Je sais que même si je vais me plaindre à la SEEG, je n’obtiendrai jamais gain de cause”, a déploré pour sa part Joseph M. Nguema, un septuagénaire retraité vivant au village Koumassi, dans le canton Kye (Oyem).
Quant à D. Ondo, un habitant d’Akoakam, dans la commune d’Oyem, il dit avoir perdu en 48 heures des denrées alimentaires prévues pour nourrir sa famille pendant deux semaines.
Ainsi, à Oyem, les populations vivent désormais dans un stress permanent dont le point culminant a été atteint les deux derniers jours, avec des coupures générales qui ont duré de 7 à 20 heures !
De nombreuses sources indiquent que la SEEG envisagerait une coupure totale de la fourniture d’eau et d’électricité dans les tout prochains jours.