Directeur de publication du multimédia Mazleckinfo.net, Marc Ulrich Malekou Ma Malekou a annoncé, il y a un peu plus d’une semaine, sa candidature à la prochaine élection présidentielle au Gabon. Entre solidarité corporatiste et curiosité journalistique, Gabonreview s’en est rapproché. Interview express.
Gabonreview : Qui est donc Marc Ulrich Malekou ?
Marc Ulrich Malekou Ma Malekou : Je suis, Directeur de publication du multimédia Mazleckinfo.net, désormais acteur politique, candidat à l’élection présidentiel 2023. Je suis membre d’un mouvement citoyen à vocation panafricaine engagé dans les questions d’état de droit. Mais je suis désormais politiquement engagé après une entrée politique intervenue il y a environ une semaine. Cette entrée politique nous donne désormais la qualité d’acteurs politiques et une fois que nous aurons soit des mandats locaux ou nationaux nous deviendrons des hommes politique. Pour le moment nous sommes des acteurs politiques.
Quel est ce «mouvement citoyen à vocation panafricaine» auquel vous vous adossez ?
La structure existe depuis quatre ans. Elle se nomme «Osons pour l’Afrique» et j’en suis le président.
Qualifiés d’intellectuels précaires, les journalistes appartiennent à une corporation connue pour être désargentée au point que les entreprises de presse sont subventionnées ou aidées par l’Etat. Or, une candidature à la présidentielle suppose le paiement d’une caution, des moyens logistiques et surtout un budget pour mener campagne. Depuis votre dernière sortie, nombreux se demandent d’où proviendront vos financements et, pourquoi pas, si vous êtes nantis depuis toujours.
Je n’ai pas personnellement le trésor de guerre pour engager avec succès cette bataille mais nous avons [le mouvement «Osons pour l’Afrique» ? -ndlr] le trésor de guerre. Parce que, même Ali Bongo le président sortant, et même les présidents des pays occidentaux, aucun candidat ne sort tout le budget qu’il lui faut pour mener une campagne électorale. Partout dans le monde, les candidats à la présidentielle ont le soutient de certains lobbys et de certains amis. Pour notre part, nous avons le soutien du groupe politique qui nous porte. C’est donc la conjugaison de ces forces qui nous donneront, justement, les moyens et nous avons des pistes pour avoir le trésor de guerre qu’il faut.
Les problèmes du Gabon sont connus et, aussi bien pour le parti au pouvoir depuis 54 ans que pour l’opposition, les offres politiques sont toujours des variations autour des mêmes thèmes. Quelle offre politique originale allez-vous porter sur le marché électoral ?
On n’a pas à inventer la roue dans notre offre politique. Et on n’a pas collé à l’air du temps parce que c’est une offre politique que nous nourrissons depuis une vingtaine d’années. Nous sommes un groupe, nous pensons que l’Afrique, en général, est sous le joug impérialiste des Etats occidentaux. Pour ce qui concerne l’Afrique centrale et le Gabon particulièrement, nous sommes sous tutorat de la France, peut-être pas du pays tout entier mais d’un système français politique qui s’appelle la Françafrique. Ce système régente les politiques africaines sous tutorat de la France, donc la Françafrique plombe notre indépendance politique.
Le vote est le premier pilier de la citoyenneté. Or, depuis le retour au pluralisme politique et même avant cette ère, donc depuis 1960, il y a un déni de citoyenneté permanent imputable à la Françafrique. Ce réseau français qui gère les politiques africaines et dont la politique nationale est prisonnière, otage. Il faudrait que nous renouions avec la liberté politique, et même la liberté militaire. Justement, les accords de coopération que nous avons signé avec la France permettent à une armée étrangère d’être présente sur le territoire national et d’avoir des missions dévolues à l’armée nationale. Nos armées nationales sont sous équipées, sous entraînées comparablement à une armée étrangère présente sur nos sols. Donc la souveraineté militaire n’y est pas, là il faudrait encore qu’on la récupère et le démantèlement, sans délais, de l’armée française va intervenir dès notre arrivée au pouvoir. C’est justement une question non négociable.
Il y a également la monnaie : le Franc CFA, le comptoir français d’Afrique qui ne permet pas, dans son fonctionnement et son organisation, aux Etats africains d’amorcer un véritable développement. Les contours de la gestion du Franc CFA, sa distribution, son réseautage, ne nous permettent pas d’amorcer de vrais processus de développement. Donc, il faut qu’on se départe de ces plombs à la souveraineté, parvenir à une souveraineté tripartite qui permettra justement que nous basculions vers une véritable souveraineté nationale. Donc déconstruire la Françafrique, accéder à la souveraineté et enfin espérer le développement du Gabon.