Ce revirement a fait l’effet d’une déflagration qui a douché la sérénité dans les rangs des organisations de la société civile, en lutte frontale contre le système Bongo, rendu comptable de la mal vie qu’accuse le pays. Samuel Ngoua Ngou, figure historique de la lutte syndicale, et ouvertement opposé jusqu’à un passé récent à toute forme de compromis avec le pouvoir, vient de pisser sur ses convictions d’hier, en décidant de se constituer en porteur d’eau d’Ali Bongo, sous commandement direct du Popo.
Le nouveau DC 2 d’Ali Bongo, a été dans les années 1990, le meneur d’une grève générale dans le secteur de l’éducation qui a connu grand succès, et dont la note triste a été l’assassinat lâche et par fusillade de Martine Oulabou Mbadinga. Une enseignante tombée sur le front de la contestation sociale après avoir pris presque‘en plein cœur, une balle chargée par les forces de l’ordre en direction des protestataires. Un affront qui avait permis en son temps, la sortie de terre de nombreuses écoles publiques qui sont venu renforcer les capacités d’accueil et améliorer les conditions d’apprentissage.
Auréolé de cette victoire, Samuel Ngoua Ngou s’est offert par voie de concours la place de choix de fonctionnaire de l’internationale de l’éducation, avant cette fraîche levée du drapeau blanc qui s’invite comme un point d’ombre au tableau.
Fini pour l’homme le temps des leçons d’éthique syndicale à l’endroit de ses prédécesseurs à la mangeoire, dont Christiane Bitougha et Fridolain Mve Messa, qui l’on succédé au poste de secrétaire général du syndicat des enseignants de l’éducation nationale, SENA. Un regroupement socio professionnel qui n’est plus que l’ombre de lui-même, en raison des deals cyniques scellés par ses leaders sur le dos de la souffrance collective.
Bon appétit, camarade Ngoua Ngou, sous les cadavres des compagnons de lutte.