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Trafiquants de faux billets au musée du Louvre : Ce n’étaient pas des Gabonais !
Publié le vendredi 1 juillet 2022  |  Gabon Review
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Mi-juin, des médias français, repris par un bon nombre de confrères gabonais, ont rapporté un fait divers aussi ahurissant qu’embarrassant pour le pays d’Ali Bongo : l’arrestation, aux abords du musée du Louvre à Paris, d’un gang de 14 Gabonais pour trafic de faux billets d’entrée au célèbre musée. À la vérification auprès des sources policières en France, il n’en est rien : aucun Gabonais dans le gang. Plutôt des Ouest-africains, certains usant même du nom de la famille du président gabonais.

Mi-juin dernière, au terme d’une «vaste opération visant à démanteler un trafic de faux billets» vendus aux touristes dans les files d’attente du musée du Louvre, les policiers de la Direction de la sécurité de proximité de Paris ont mis aux arrêts quatorze (14) personnes. Selon les médias français ayant les premiers relayé cette information, l’essentiel de la bande de malfrats étaient des Gabonais. Il n’en est rien en vérité.

À la vérification et au recoupement par la Rédaction de Gabonreview, notamment auprès de l’unité de communication et de synthèse de la Direction parisienne de la lutte contre l’immigration, il s’agissait plutôt d’Ouest-africains se faisant passer pour des Gabonais. Aucun ressortissant du pays de Pierre-Emerick Aubameyang, de Bruno Ben Moubamba ou de Luc Bendza n’était impliqué dans le trafic démantelé.

Le patronyme du président gabonais

L’essentiel du gang comptait des Sénégalais ayant usurpé des identités gabonaises. Fait étonnant, une bonne moitié d’entre eux s’est arrogé le nom de la famille du président de la République gabonaise. «Beaucoup d’entre eux se nomment Bongo», a indiqué une source de la Direction de la lutte contre l’immigration à la Préfecture de police de Paris. Albert Bongo (déclarant être né en 1994 à Libreville), Bongo Diop Daouda (déclarant être né en 1992 à Libreville), Bongo Bamba (déclarant également être né en 1998 à Libreville) figurent parmi les faux Gabonais du Louvre. D’autres, se disant également Gabonais et prétendant être nés dans la capitale gabonaise, ont déclaré se nommer Beyé Bamba, Niang Mohamed, Kebe Bamba, etc.

Au Gabon, une bonne source de la Direction générale de la documentation et de l’Immigration (DGDI), service qui délivre les passeports, laisse également entendre que les «noms et dates de naissances [des bandits du Louvre] ne correspondent à rien chez nous. Les sources françaises quant à elles avaient déjà indiqué à Gabonreview que les concernés ont presque tous «de faux papiers».

Réputation des Gabonais de France

Relayée par certains journaux gabonais ayant pris l’information pour argent comptant, du fait qu’elle venait de la presse française, l’affaire a fait grand bruit et déçu de nombreux Gabonais et internautes sympathisants du Gabon. Or, «il est connu qu’en France, les Gabonais ne versent que très rarement dans la délinquance et les trafics de ce genre. S’ils sont connus pour leur activisme politique parfois irrévérencieux, la réputation des Gabonais de France, à ce niveau, n’est pas établie. Cette affaire prêtait au doute», a fait remarquer un résident gabonais à Paris.

Si, au moment de l’annonce de ce fait divers, Gabonreview avait émis des réserves et ne l’avait pas relayée, c’est que très souvent dans la presse italienne des affaires de dealers se disant ressortissants du Gabon, sont souvent véhiculées. Il s’avère toujours, à la vérification, qu’il ne s’agit jamais de vrais Gabonais. Bref, l’honneur du pays est sauf, bien que les médias ayant publié la fausse information se murent dans le silence, ne rétablissant pas la vérité.
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