À 13 mois des prochaines élections politiques au Gabon, une trentaine de représentants de partis, du Parlement, d’organisations de la société civile, du gouvernement et de diverses institutions prennent part depuis ce mardi 28 juin à une formation sur la prise en compte des groupes vulnérables dans le processus électoral à l’initiative du Centre des Nations Unies pour les droits de l’Homme et de la démocratie en Afrique centrale (CNUDHD-AC).
Ouvert mardi à Libreville par le représentant du président du Centre gabonais des élections (CGE), Moïse Bibalou Koumba, cet atelier de formation, prévient Savina Ammassari, ne doit pas être un atelier de plus parmi tant d’autres organisés jusque-là. La Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Gabon souhaite plutôt que mercredi, date prévue pour la clôture des travaux, la trentaine de participants parvienne à «des résultats concrets», notamment en proposant «des points d’action précis qui soulignent les objectifs que l’on veut atteindre» en vue d’une meilleure prise en compte des femmes, des jeunes, des populations autochtones et des personnes en situation de handicap dans le processus électoral. D’autant plus que dans 13 mois, en 2023, le pays organisera des élections générales, dont la présidentielle est la plus importante.
Aussi, en droite ligne avec celui organisé la semaine dernière sur le concept « Ne laisser personne pour compte« , l’atelier du 28 au 29 juin vise-t-il à former les représentants de partis politiques de tous bords, ceux du Parlement, des OSC spécialisées, de la HAC et d’autres institutions sur «les bonnes pratiques et les défis en matière de participation des groupes vulnérables aux élections». De façon spécifique, le CNUDHD-AC et le Bureau de coordination du Système des Nations Unies au Gabon attendent de cette rencontre de 48 heures qu’elle sensibilise les participants, entre autres, sur le cadre juridique international, régional et national sur les droits de l’Homme et les élections, avec un accent sur les recommandations des organes des traités relatifs aux droits de l’Homme adressées au Gabon en matière de participation politique, et sur les opportunités d’un processus électoral plus inclusif, notamment à travers la prise en compte du Guide de l’observation des droits de l’Homme en période électorale et la checklist pour les médias.
Au terme de cet atelier, une charte d’engagement sous forme de déclaration devrait être élaborée et adoptée dans laquelle l’ensemble des acteurs s’engagent à prendre des mesures concrètes pour soutenir la participation politique des groupes généralement marginalisés, tout comme celle-ci identifiera explicitement les axes de partenariat pour l’accompagnement de ces groupes vulnérables avant et pendant les échéances électorales.
Une préoccupation des pouvoirs publics gabonais
«La tenue de ce séminaire est fort révélatrice de la prise de conscience accrue des plus hautes autorités de la République sur la problématique liée à la faible participation en politique des groupes vulnérables lors des consultations électorales, alors même que la loi fondamentale consacre l’État de droit, la démocratie pluraliste, la soumission de l’ensemble des institutions à la loi ainsi que l’égalité des citoyens devant celle-ci. Notre mobilisation d’aujourd’hui est un devoir. En effet, l’accès et la prise en compte des personnes vulnérables lors des échéances électorales est un droit pour chaque citoyen, cela contribue à l’affirmation de leur appartenance à leur pays. L’inclusion des personnes vulnérables est aujourd’hui au cœur des préoccupations des pouvoirs publics dans tous les pays du monde, singulièrement dans ceux en développement pour lesquels elle constitue encore un défi. Nous avons espoir qu’au regard de la qualité des participants et de l’engagement de tous, que des enseignements pertinents sortiront de ces échanges et permettront à chacun de nous de jouer sa partition pour l’organisation d’élections libres et inclusives», a déclaré le représentant du CGE.