Travailleurs ayant été surexposés aux radiations dans les mines d’uranium, les anciens employés de la Compagnie des mines d’uranium de Franceville (Comuf), filiale du groupe français Orano, ex-Areva, ont récemment tiré la sonnette d’alarme sur leur état de santé. Regroupés au sein du Collectif «Mounana Ura 235», ils ont fait parvenir à la Comuf un mémorandum dénonçant leur abandon, leurs conditions de vie et surtout leur état de santé. Ils ont saisi le cabinet d’avocats Bourbon et Associés pour la défense de leurs intérêts.
Les anciens employés de la Compagnie des mines d’uranium de Franceville (Comuf) toujours vent debout. Plusieurs années après le début de dénonciation de leurs conditions de vie et de leur état de santé, rien ne semble avancer dans le dossier. Ils se démènent encore et toujours pour obtenir réparation et estiment être victimes de maladies contractées dans la mine, exploitée entre 1958 et 1999 par la filiale du groupe Orano, à Franceville.
Ils évoquent aussi les problèmes environnementaux légués à la ville de Mounana, ainsi que la situation de la population locale. Réunis au sein du Collectif «Mounana Ura 235», ils l’ont récemment fait savoir dans un mémorandum, non sans mettre l’accent sur la négligence du traitement de leurs requêtes par cette entreprise.
Face à ce qu’ils considèrent comme une «négligence» du Groupe Orano, le Collectif s’est attaché les services des avocats affilié au barreau de Paris. Depuis le 15 juin dernier, ce cabinet a produit des courriers simultanément adressés aux responsables d’Orano SA, à la Comuf et aux différents ministères français et gabonais concernés par cette affaire. Les réactions sont donc en attente.
Récemment, deux familles d’anciens travailleurs français de la Comuf avaient été indemnisées en France. Par ailleurs, Areva, actuelle Orano-Mining avait reconnu dans un mail interne consulté en 2017 par l’AFP, que «de nombreuses maladies graves ont été détectées» chez d’anciens travailleurs gabonais. «Ça fait dix ans que j’ai du mal à respirer, l’air ne passe plus», confiait à l’AFP, Roland Mayombo, un ancien travailleur de la Comuf.
En 2010 le groupe nucléaire français avait accepté de créer un Observatoire de la santé (OSM, lancé avec l’Etat gabonais), pour «suivre l’état des travailleurs et les indemniser». En même temps, Areva a toujours affirmé qu’«aucune maladie professionnelle liée à l’exposition aux rayonnements ionisants» n’y a jamais été décelée. Ce qui pourrait expliquer les lenteurs et négligences dans ce dossier pendant que les anciens travaillent meurent les uns après les autres. Vivement que la Justice rende effectivement justice.