En crise financière depuis plusieurs années, la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (Cnnii) espère sortir la tête de l’eau d’ici l’année prochaine. Au cours du conseil d’administration tenu le 17 juin dernier à Libreville, les dirigeants de la Cnnii ont énuméré des pistes de solutions pour éviter la faillite à cette compagnie qui n’est plus rentable depuis quelques années.
Premièrement, l’accord de partenariat signé le 11 mai dernier avec le groupe Seamed France qui va permettre de renforcer sa flotte et ses équipements. Selon le président du conseil d’administration de la compagnie, il est notamment prévu, dans un premier temps, que la société française appuie la Cnnii de trois bateaux. Notamment, un FCT, une barge avec pousseur et un bateau rapide. « Ils vont nous apporter les équipements. Ça, c’est acté. Il faut maintenant discuter avec les autorités de la République sur le cadre global de cette joint-venture ou de la future co-entreprise. Nous pensons qu’au quatrième trimestre 2022, les équipements seront là », a expliqué Oumarou Baba Toukour, le président du conseil d’administration de la Cnnii. À en croire ce dernier, les responsables de Seamed France seront à Libreville cette semaine pour confirmer les perspectives de l’arrivée des navires et de la logistique.
Ensuite, la question des équipements et de la logistique a été abordée. Sur cette question, le Sette-Cama, bateau d’une capacité de 350 passagers et 700 tonnes de fret, a connu une restructuration « totale » au chantier naval de Port-Gentil, mais sa sortie reste tributaire aux décaissements des crédits alloués à la Cnnii par l’État pour sa réhabilitation, apprend-on. Le Ntchengue Express, l’autre bateau à l’arrêt depuis 2019, a reçu de nouveaux moteurs acquis en Inde, et est en attente de financement pour sa réhabilitation. Le retour de ces bateaux dans la flotte de la Cnnii permettra de redynamiser le service du transport maritime.
Concernant sa dette à ses fournisseurs que sont notamment les conseils départementaux de Ndougou et du Como Océan, la Cnnii prévoit d’aller vers eux afin de « voir comment échelonner les créances et également négocier les enveloppes de ces créances, parce qu’il faut négocier avec eux », précise le PCA.
Aujourd’hui, en dehors de l’accord avec Seamed France, la Cnnii compte sur les financements de l’État pour être rentable d’ici 2023. Car, sans l’appui de l’État, elle risque la banqueroute. « La Cnnii est aujourd’hui au bord du naufrage, cette situation est inacceptable, l’État doit faire quelque chose, cette compagnie a besoin d’équipements navals et de logistique portuaire en raison de la forte demande en transport naval de personnes et de biens, pour redonner de la viabilité à cette société d’État. Car aucune croissance n’est possible si les bateaux et la logistique portuaire sont inexistants ou totalement obsolètes », a déploré le Colonel Allyanoh Mouenzi Mouenzi, représentant du ministre des Transports lors du conseil d’administration de la Cnnii du 17 juin dernier.
Lancée en 2013, la Cnnii est l’armement national de droit public dont l’activité principale est le transport des biens et de personnes par voie d’eau. Cette société publique assure notamment le transport des passagers et des marchandises entre Libreville et Port-Gentil. Elle a pour responsabilité le développement des activités de transport maritime et en eaux intérieures.