Préparant la rencontre devant se tenir ce 15 à Malabo en Guinée Équatoriale, le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cemac), Daniel Ona Ondo, dénonce les entraves à la libre circulation dans la sous-région. Pour lui, il faut absolument lever les barrages sur les routes communautaires.
Présidant une réunion du bureau de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cemac) dont il est président, en prélude à l’audience qu’il aura avec le Conseiller du roi d’Arabie Saoudite, ce 15 juin, à Malabo, Daniel Ona Ondo s’est montré insatisfait face à l’opérationnalité de la libre circulation dans la sous-région.
Il s’est exprimé sur les antennes de la Cameroon-radio and télévision (CRTV), invitant à la levée de toutes les barrières policières. En avril dernier, même s’il affirmait dans une interview que «la libre circulation est un fait réel aujourd’hui», le Pr Ona Ondo prenant son exemple personnel faisait remarquer qu’il est impossible de circuler sur l’axe-Douala-Yaoundé-Libreville. «J’ai récemment fait le corridor Yaoundé-Douala-Libreville. C’est impossible de circuler. Les gens qui ont des marchandises rencontrent effectivement des problèmes, mais nous travaillons pour qu’il y ait moins d’obstacles à la circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes», disait-il, ajoutant qu’il s’agit d’«un travail de longue haleine».
Il est en effet de notoriété publique que la route reliant Libreville au septentrion et jusqu’à la capitale camerounaise, Yaoundé, est un axe gangréné d’abus des forces de sécurité, notamment en ce qui concerne les bakchichs. Sur cette route partant de Libreville, passant par Oyem, Bitam, Kye-Ossi, Ebolowa jusqu’à Yaoundé, de nombreux postes de douane, police et de gendarmerie y sont érigés. Entre Libreville et Bitam, chaque étranger voyageant et ayant tous les documents afférents à son déplacement doit débourser 2000 francs, considérés comme «enregistrement», à chaque contrôle, alors qu’il ne lui est délivré aucune quittance ou reçu.
«Parfois on se retrouve avec une trentaine de postes de contrôle entre Libreville et Bitam et il faut absolument payer les 2000 francs», se désolait un commerçant équato-guinéen se rendant à Mongomo en passant par Oyem.
Ce qui n’a visiblement pas échappé au Pr Ona Ondo. «La semaine dernière, j’ai fait Douala-Yaoundé en voiture. Yaoundé-Oyem en voiture et Oyem-Libreville en voiture. Je sais ce que j’ai vu. Il y a trop de barrages», a-t-il fait savoir. Le patron de l’organe exécutif de la Cemac est on ne peut plus clair. Il souhaite définitivement la levée de ces barrières. «Il faudrait qu’on lève ces tarifs, qu’on lève ces barrages», a-t-il déclaré sur la CRTV.
Quoi qu’il en soit les tracas observés dans l’axe nord en direction du Cameroun et de la Guinée Équatoriale et dans l’axe sud-est en direction du Congo laissent perplexe. Sur ces voies, il faut absolument mouiller la gorge des flics jusqu’à la lie. D’où l’appel aux gouvernements à appliquer les actes et accords signés, sans contraintes, dans le cadre de la libre circulation sous régionale des personnes et des biens.