Si elle avait mis en garde contre les fraudes lors du Concours de la magistrature via le monnayage de l’admission, la ministre de la Justice semble avoir fait l’inverse. Pour preuve, malgré les critiques acerbes et autres dénonciations de l’insertion de 75 nouveaux admis de manière peu ou pas orthodoxe, Erlyne Antonella Ndembet Damas s’est terrée dans un profond mutisme.
L’Ecole nationale de la magistrature (ENM) est depuis quelques mois l’objet de fortes suspicions après l’ajout inopiné de 75 autres candidats déclarés « ajournés » au terme du Concours déroulé en novembre 2021. Une situation qui continue de faire grand bruit quand bien même Erlyne Antonella Ndembet Damas n’y prête pas d’attention. D’ailleurs, joint par nos soins, son cabinet avançait que le membre du gouvernement n’entendait pas donner d’explications peu importe alpha.
Une position incompréhensible quand on sait que cette affaire ternit davantage l’image du département ministériel dont elle a la charge. La juge d’instruction aurait-elle décidé de faire fi de cette réalité pour conserver son prestigieux poste ? C’est en tout cas ce que pense la société civile qui par l’entremise du Copil citoyen avait dénoncé le manque de clarté dans cette affaire où les « candidats ayant eu 7,30 sont miraculeusement déclarés admis ». Et ce, sans que la tutelle n’ait un droit de regard.
La ministre de la Justice ignorait-elle les magouilles autour de ces concours administratifs ? Il semble que oui.
D’ailleurs, la veille dudit concours elle avait mis en garde les fraudeurs. « Toutes manœuvres de monnayage pour leur admission de quelque origine que ce soit sont non avenues et punissables », déclarait Erlyne Antonella Ndembet Damas. Seulement, il ne s’agissait que d’un discours idyllique car la suite est désormais connue de tous. Les 170 candidats censés être retenus se sont transformés en 245. En laissant faire, le membre du gouvernement acte donc cette fraude à ciel ouvert.