Le Gabon, l’Union européenne (UE), la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont organisé, le 10 juin à Libreville, le pré-évènement du 30e anniversaire du Programme des écosystèmes forestiers de l’Afrique centrale (Ecofac). Une occasion pour les parties prenantes de vanter les mérites de cet outil qui aura mobilisé 250 millions d’euros pour la protection et la conservation de la biodiversité du Bassin du Congo en trois décennies.
En juillet prochain, le Programme des écosystèmes forestiers de l’Afrique centrale (Ecofac) aura 30 ans. En prélude à cet anniversaire, le Gabon, l’Union européenne et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont dit tout le bien, le 10 juin à Libreville, du programme de conservation et d’utilisation rationnelle des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale.
Avec plus de 200 millions d’hectares de forêt, le Bassin du Congo est le deuxième massif forestier du monde derrière l’Amazonie (820 millions d’ha) et devant l’Asie du Sud-est (190 millions d’ha), et joue un rôle capital dans les processus de réduction des effets et impacts liés aux changements climatiques. D’où le lancement d’Ecofac en 1992 à Brazzaville, en République du Congo, dont l’objectif est d’engager un processus régional de coordination des actions et mesures destinées à promouvoir la conservation et l’utilisation rationnelle du patrimoine forestier d’Afrique centrale.
250 millions d’euros en 30 ans
Le programme est l’expression trois décennies de coopération étroite et continuellement renforcée entre la Commission de la CEEAC et l’Union européenne, ainsi que des Etats membres respectifs. «Je remercie l’Union européenne pour 30 ans d’efforts et de soutien», a affirmé le ministre des Eaux et Forêts. «Et je vous encourage, ainsi que la CEEAC et tous les pays du Bassin du Congo, pour 30 années supplémentaires», a souhaité Lee White.
Le financement du Programme régional Ecofac, estimé à 250 millions d’euros au cours des 30 ans, a mobilisé de nombreux partenaires issus de tous les secteurs concernés (Etats gestionnaires des aires protégées, ONG internationales, privés, OSC régionales, nationales et locales), par le biais de centaines de contrats signés. L’ensemble des 11 pays membres de la CEEAC a bénéficié des retombées du Programme à travers, entre autres, la contribution au financement du système de l’économie verte en Afrique centrale (Sevac) et les interventions dans des sites à haute valeur écologique dans 7 pays, 31 aires protégées et 8 paysages, parmi lesquels des complexes d’aires protégées transfrontalières.
Place à « Natur’Africa“
Cette coopération CEEAC/UE a contribué efficacement à structurer les activités socio-économiques des peuples d’Afrique centrale et à façonner le paysage politique, diplomatique, institutionnel et opérationnel de la conservation et la gestion durable des écosystèmes du Bassin du Congo et de ses zones périphériques. «Lorsque le programme a commencé, la CEEAC n’était pas vraiment impliquée. Il aura fallu attendre les années 2000 pour assister à une implication prononcée de notre institution», a expliqué le président de la Commission de la CEEAC.
«Et nous devons remercier l’Union européenne pour cela, car elle a décidé d’impliquer la CEEAC à la gestion et la gouvernance du programme. Et depuis, nous nous tenons toujours aux côtés de l’Union européenne et nous allons dans ce sens avec Nature Africa», a conclu Gilberto Da Piédade Verissimo. La capitalisation des connaissances et les retours des expériences acquises durant les 30 ans du Programme régional ECOFAC constituent une base solide de données et d’informations pour soutenir le dialogue politique et contribuer à la nouvelle politique environnementale de la CEEAC et ; à la réussite des futurs programmes initiés par l’Union européenne, tel « Natur’Africa“, destiné à remplacer sixième phase d’Ecofac (Ecofac 6) qui s’achève l’année prochaine.