De passage à l’Assemblée nationale le 31 mai dernier, le ministre de l’Emploi, de la Fonction publique et du Travail, Madeleine Berre, a annoncé une petite révolution dans le cadre des recrutements des agents de l’État. On ainsi appris que, pour résorber la problématique des recrutements des fonctionnaires dont les effets financiers sont parfois problématiques pour le Trésor public, le gouvernement examine en ce moment un décret qui va sous mettre les recrutements à la validation la conférence budgétaire.
Pour passer devant cette instance, chaque ministère va d’abord produire un document qui exprime ses besoins de recrutement. Ensuite, il va le présenter et défendre le budget de ses recrutements à la conférence budgétaire, planifié par le ministère du Budget. De sorte que le ministère du Budget fasse une programmation financière sur deux ans ou trois ans pour supporter les charges de ces recrutements.
Cette mesure gouvernementale en projet, a expliqué Madeleine Berre, vise à mieux contrôler et planifier les recrutements à la fonction publique. Ceci en droite en ligne avec les engagements du Gabon vis-à-vis de certaines institutions internationales comme le Fonds monétaire international qui recommande de rationaliser les dépenses du personnel de l’État notamment en assainissant le fichier solde de l’État.
Dans ce sens, selon les données du ministère de l’Économie et de la Relance, le nombre de salariés dans le secteur public au Gabon a enregistré une baisse de 1,6% pour s’établir à 97 781 agents en 2020, comparativement à fin 2019. Cette diminution est observée aussi bien au niveau des agents de la main-d’œuvre non permanente (-6,9%) qu’à celui des agents permanents (- 0,7%).
Cette tendance baissière des effectifs du secteur public est liée à un ensemble de mesures d’ajustement prises en 2018. Il s’agit entre autres du gel des recrutements pour une période de 36 mois qui s’est achevée en août 2021 et de la mise à la retraite systématique des agents ayant atteint la limite d’âge.