À l’occasion du sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) tenu le 25 au 28 mai à Malabo, en Guinée équatoriale, le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, a annoncé la contribution du Gabon dans la mise en place d’une nouvelle Agence humanitaire africaine décidée pour l’occasion.
« Pour soulager les effets des crises qui la ravagent, l’Afrique doit se prendre en main. Le Gabon contribuera à hauteur de 200 000 $ [121,7 millions de FCFA] aux activités de la nouvelle Agence humanitaire africaine », a annoncé le Premier ministre gabonais. Cette nouvelle agence, apprend-on, devra apporter une assistance à 113 millions de personnes en attente d’assistance d’urgence en Afrique au cours de l’année 2022.
Dans le détail, l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique abritent actuellement 4,5 millions de réfugiés dont plus de 75 % ont été affectés par la réduction de rations alimentaires en 2021. Ces deux dernières années, dans cette même région, les besoins alimentaires ont augmenté de 70 %, et plus de 25 millions de personnes y sont en situation d’insécurité alimentaire.
En Afrique de l’Ouest et centrale, l’UA compte 58 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire. Il s’agit là du niveau d’insécurité alimentaire le plus élevé depuis 2016, selon l’Union. Aussi, l’on dénombre deux millions de personnes déplacées internes en Afrique centrale. Ce chiffre représente une augmentation de 30 % par rapport à l’année 2020, et ne prend pas en compte les cinq millions de déplacés du Bassin du Lac Tchad. En Afrique du Nord, plus de 14 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire.
« Le tableau n’est pas reluisant. Loin s’en faut. Il est davantage assombri par deux facteurs : d’une part, l’anéantissement des efforts d’autonomisation des réfugiés par l’impact de la pandémie de la Covid-19, et d’autre part, la pression exercée sur la planète au nom de la quête de la croissance économique et dont les effets se traduisent en changements climatiques se manifestant par une sécheresse prolongée et des inondations incontrôlables », a déclaré Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA.
La mise en place de la nouvelle agence, a-t-il indiqué, sera financée par la participation de chaque pays membre de l’organisation. Un pays comme le Sénégal a annoncé une participation financière de 2 millions de dollars (1,2 milliard de FCFA).