Instituée par arrêté n°2138/PM du 20 octobre 2015, la journée nationale de l’évaluation des politiques publiques s’est déroulée lundi 30 mai avec pour thème : « Le processus d’évaluation de la politique nationale d’évaluation ».
Le Gabon veut faire de l’évaluation un outil de la bonne gouvernance. Si un ministère est dédié à l’évaluation, une journée nationale a été instaurée depuis 2015 pour en faire la promotion et amener le plus grand nombre à s’y approprier comme outil d’aide à la décision. Ce 30 mai, cette journée a été célébrée sous le thème : »Le processus d’évaluation de la politique nationale d’évaluation« . Au cours d’une cérémonie officielle ponctuée par plusieurs discours, le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance en charge de cette question est revenu sur les enjeux de cette 6e édition marquant le lancement du processus d’évaluation de la politique nationale d’évaluation.
«Avec le lancement du processus d’évaluation de la politique nationale d’évaluation, nous sommes en train d’écrire une nouvelle page de la gouvernance au Gabon», a déclaré Francis Nkéa. Celle, dit-il, de la vision d’Ali Bongo «qui souhaite construire un Gabon transparent, performant, solidement ancré sur la politique des résultats». L’avènement de cette politique d’évaluation devrait selon lui, permettre d’améliorer la pertinence des choix politiques, leur efficacité, leur efficience, leur cohérence, leur durabilité en accélérant la production et l’utilisation des évidences pour la promotion du bien-être individuel et collectif. Soit, créer les conditions de connaissances pour la prise des décisions afin de mieux promouvoir le développement.
Pour Francis Nkéa, le lancement du Plan d’accélération de la transformation (PAT) renforce d’ailleurs le besoin de créer au Gabon un environnement propice, des cadres et des pratiques institutionnels. «À mi-parcours de la mise en œuvre de ce plan, nous devons nous interroger sur le chemin parcouru, apprendre de nos pratiques et tirer les leçons pour mieux penser notre devenir commun», a-t-il déclaré. Selon le ministre, la mise en œuvre d’une politique d’évaluation devrait également créer des capacités individuelles pour la production et l’utilisation des données probantes dans le processus de prise de décision. Un besoin, dit-il, ressenti avec acuité à l’approche de la dernière décennie de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD).
Une commission pour plus d’efficacité
«La politique nationale de l’élaboration que nous souhaitons élaborer, doit être suffisamment réfléchie pour tenir compte des impératifs nationaux et suffisamment pratiques pour apporter des orientations claires et précises en matière d’évaluation des interventions publiques et de développement», a expliqué Francis Nkéa qui songe à «une source d’inspiration fondée sur les meilleures pratiques au niveau mondial». Dans la mise en œuvre de ce processus, une commission nationale pour l’élaboration de la politique nationale de l’évaluation a été mise en place. Instituée par l’arrêté n°0228/PM du 15 mars 2022, elle associe diverses parties prenantes. Installée le 30 mai, elle est composée de 10 membres, dont 1 président et 3 vice-présidents.
Ces derniers devraient faire de la politique de l’évaluation une «véritable loi d’orientation de l’évaluation» au Gabon. «Il est urgent pour notre pays de se doter d’un système national d’évaluation efficace et résilient pour mieux faire face à la persistance des effets de la Covid et des menaces des autres crises», a déclaré Francis Nkéa. Il souhaite que soit créée l’agilité nécessaire pour réagir aux chocs grâce au recours aux données probantes, mais aussi, un meilleur alignement entre les fonctions de la planification, programmation, budgétisation, suivi-évaluation. Soit, une meilleure articulation de la chaîne.