Criant à la violation de l’article premier alinéas 2 et 3 de la Constitution gabonaise, après le refus opposé à la marche contre la présence militaire française au Gabon voulue par Gérard Ella Nguéma, ce dernier a introduit le 24 mai auprès de la Cour constitutionnelle une requête aux fins de constater cette violation.
Président du Front patriotique gabonais (FPG) et président en exercice de la Troisième voie, deux forces politiques se réclamant «du centre», Gérard Ella Nguéma a saisi la Cour constitutionnelle le 24 mai après le refus du ministre de l’Intérieur d’autoriser la marche qu’il voulait organiser contre la présence de l’armée française au Gabon.
Si lors d’une conférence de presse le week-end écoulé il dénonçait un refus injustifié et disproportionné, il criait tout aussi à la violation de l’article premier alinéas 2 et 3 de la Constitution gabonaise. C’est d’ailleurs au nom de cette violation qu’il a saisi la haute juridiction.
Dans sa requête, Gérard Ella Nguéma dit vouloir «solliciter un recadrage vigoureux au ministre de l’Intérieur dans sa propension avérée à interdire la liberté d’expression politique dans notre pays». En saisissant la Cour constitutionnelle, Gérard Ella Nguéma souhaite que dans la forme, soit prononcée la recevabilité de sa requête et dans le fond, le bienfondé de celle-ci. Il appelle la Haute juridiction à «dire que ce refus est entaché d’irrégularité et viole les dispositions constitutionnelles susvisées» ; «dire que la liberté politique est effective et non une faculté» ; «dire que cette décision est insusceptible de recours».
Si dans sa démarche, Gérard Ella Nguéma invite la Cour constitutionnelle à répondre à la question «l’expression politique est-elle une liberté consacrée par la Constitution ou une simple faculté laissée au pouvoir discrétionnaire du ministre de l’Intérieur ?», il espère surtout que la Cour constitutionnelle va recadrer Lambert-Noël Matha, en indiquant clairement «que la liberté d’expression démocratique dont la marche pacifique est une manifestation parlante, n’est pas une faculté laissée au bon vouloir du ministre de l’Intérieur mais bel et bien une liberté consacrée par la Constitution».