Selon les résultats de l’étude sur la disponibilité et l’exploitation de l’eau brute de la station de production et de traitement d’eau potable de Ntoum, face au changement climatique, transmis au gouvernement le 23 mai, la fiabilité de l’approvisionnement en eau est de 68%. Celle-ci représente le pourcentage de temps pendant lequel la demande en eau peut être satisfaite par le système d’approvisionnement.
Dans une étude conjointe du bureau local de l’Unesco, de l’ambassade de la République de la Corée et du ministère des Énergies et des Ressources hydrauliques sur la disponibilité de l’eau brute face au changement climatique au niveau de la station de production et de traitement d’eau potable de Ntoum, l’Institut Deltares suggère des tests de résistance du système d’approvisionnement, concentrés sur la fiabilité de l’approvisionnement en eau. «Ceci est défini comme le pourcentage de temps pendant lequel la demande en eau peut être satisfaite par le système d’approvisionnement», indique le rapport.
Selon les résultats de cette étude portant sur le développement des scénarios climatiques et sur l’analyse d’impact à Ntoum, dans les conditions actuelles, la fiabilité temporelle de satisfaire la demande actuelle est de 68% si l’on considère le scénario climatique sans augmentation des températures ni des précipitations. Cette fiabilité diminue jusqu’à 58%, si l’on considère une augmentation des températures de +5°C et une diminution des précipitations de -30%. La fiabilité augmente jusqu’à 71% avec une augmentation des précipitations de + 30 % et pas d’augmentation de la température.
Cependant, si l’on considère pour la période future que la demande augmente en raison de l’accroissement démographique, la fiabilité temporelle de satisfaire la demande est largement réduite et varié de 33 à 37% sur l’ensemble des scénarios de changements de température et précipitation. Les changements de températures et des précipitations projetés par les modèles de circulations générales correspondraient à une fiabilité temporelle entre 35% et 36%. Toutefois ; si l’on considère un accroissement de la demande par rapport à la demande actuelle et l’absence d’actions d’adaptation, la fiabilité temporelle est donc réduite d’environ 42%.
Actions d’adaptation climatique
La réduction des risques liés à la variabilité croissante des ressources en eau nécessite la quête des solutions de résilience climatique sur le bassin de la Nzémé, principal bassin où a lieu le captage d’eau brute. L’objectif est de parvenir à la mise en place des infrastructures plus naturelles pour le stockage et la distribution de l’eau ainsi que pour la protection contre la sécheresse et les inondations.
Parmi les recommandations formulées par l’étude, il y a entre autres, l’optimisation du réseau de distribution pour augmenter le taux de rendement d’environ 52% à 71% permettant d’augmentant le taux de fiabilité temporelle de satisfaction de la demande d’environ 46% ; l’optimisation des installations du secteur nord pour diminuer les pertes de transfert des rivières et ainsi augmenter le rendement de 60% à 80% permettant une augmentation du taux de fiabilité temporelle de satisfaction de la demande jusqu’à 15% ; l’augmentation des réserves en eau par la mise en place de réservoirs ; l’augmentation de la capacité de production ; mise en place d’un réseau de surveillance et de suivi des ressources en eau pour améliorer la modélisation hydrologique de la Nzémé et des cours d’eau environnants ; gestion des équipements ; conservation de la forêt dans le bassin de la Nzémé pour maintenir les débits de base et la connaissance des besoins en eau potable pour l’utilisation domestique et industrielle.