Par l’entremise du bureau de l’Unesco au Gabon, les représentants d’un fonds chinois se sont accordés avec les autorités gabonaises pour le financement du projet de professionnalisation de l’offre de formation à l’Université Omar Bongo (Libreville) et à l’Université des sciences et techniques de Masuku (Franceville) pour une meilleure adéquation formation-emploi.
C’est un projet qui «tombe à propos dans un contexte de valorisation de l’enseignement technique et professionnel» au Gabon, où les autorités souhaitent plus que jamais faire correspondre les formations aux besoins réels du marché de l’emploi, pour en finir avec le chômage grandissant des jeunes, estime le Pr Patrick Mouguiama Daouda. Le 18 mai dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur, les recteurs de l’UOB et de l’USTM, le représentant de l’Unesco au Gabon ont signé les documents actant le début de leur collaboration en vue de la matérialisation du projet de professionnalisation des filières dans les deux premières universités publiques du pays.
Si le ministre de l’Enseignement supérieur s’est réjoui de cette signature, c’est que celle-ci permettra particulièrement de donner une autre approche aux formations dispensées à l’UOB où les filières sont plutôt générales au sein de la Faculté de droit et sciences économiques (FDSE) et la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH). Dans cette université publique, la première du pays, «il a toujours été tabou de parler de professionnalisation», a reconnu Pr Mouguiama Daouda, estimant que cela doit changer.
50 ans après l’ouverture de l’UOB, Pr Mesmin Noël Soumaho est conscient que la tâche ne sera pas facile pour faire changer les habitudes en termes d’enseignement. «Les universités comme les nôtres avaient pour ambition essentiellement de former des citoyens. Or, là il va falloir complètement changer ce paradigme, en faisant en sorte que le système LMD (Licence-master-Doctorat), dont l’objectif est l’employabilité des étudiants, soit au cœur de notre système de formation», a expliqué le recteur de l’UOB au terme de la cérémonie de signature.
«Cet appui de l’Unesco cadre parfaitement avec le Projet de mutation pédagogique (PMP) de cette université qui vise à arrimer son offre de formation aux réalités du monde socioprofessionnel», a pour sa part réagi le rectorat de l’USTM sur Facebook. Pour son université, Pr Crépin Ella Missang, recteur de l’USTM, attend de l’Unesco la matérialisation de trois projets phares : le Forum USTM-Entreprises, la mise en place d’un département dédié aux compétences transversales et le développement du e-learning par l’acquisition des outils de formation des enseignants aux méthodes d’enseignement à distance.