Habituellement présentée comme l’antre de toutes les revendications dont l’issue, souvent violente, a plus d’une fois manqué de plonger l’établissement dans le chaos, l’Université Omar-Bongo (UOB) serait en voie d’adopter un nouveau mode de communication avec les autorités : la mobilisation par internet. Place au hashtag «#Tous pour l’UOB !»
Depuis plusieurs mois, au sein de l’Université Omar-Bongo, notamment à la Faculté de droit et des sciences économiques (FDSE), le climat est loin d’être des plus apaisés. Au centre de la discorde qui a abouti, il y a deux semaines, à une brutale suspension des cours appelée par les enseignants : l’exclusion de plusieurs dizaines d’étudiants. Si depuis la tenue du premier conseil de discipline, des échauffourées opposant les agents des Forces de police aux étudiants exclus et leurs sympathisants ont contribué à détériorer le climat au sein de l’université et à envenimer la relation enseignants-étudiants déjà tendue au demeurant, les tensions semblent peu à peu s’apaiser. A la place des traditionnels mouvements d’humeur, les ardeurs ont laissé place à une mobilisation d’un genre nouveau.
En effet, alors que le pays s’apprêtait quasiment à faire face à de violentes représailles de la part des étudiants exclus de la FDSE dès la rentrée du mardi 10 juin dernier, contre toute attente, les principaux concernés ont choisi de passer à autre chose. Plutôt que de revendiquer selon le mode habituel de la grève avec son corolaire de casses et de heurts, ils ont choisi de mener une lutte plus pacifique. Toute chose qui, selon de nombreux parents, devrait leur permettre d’être entendus par les autorités universitaires et davantage du chef de l’Etat et du gouvernement.
A cet effet, depuis quelques jours, une importante mobilisation, qui pour revendiquer l’annulation de la sanction infligée à la quarantaine d’étudiants qui pour en appeler à la reprise des cours, a été lancée sur les réseaux sociaux. C’est désormais à travers des hashtags «#Tous pour l’UOB !», «#Bring back our students» ou «#Bring back school in UOB» que la revendication se fait, bien qu’une autre partie d’étudiants, visiblement décidés à en découdre, laissent encore paraître une certaine haine à l’encontre des autorités rectorales, comme motivés par un sombre désir de vengeance. Espérons d’ores et déjà que les autorités interpellées daignent entendre l’appel pacifique des étudiants qui n’ont pas hésité à mettre à contribution plusieurs acteurs de la société gabonaise : commerçants, élèves, artistes et fonctionnaires.