Face au phénomène grandissant du chômage, particulièrement chez les jeunes, les filières de formation inscrites actuellement aux programmes des établissements d’enseignement technique et professionnel répondent-elles encore aux besoins du marché de l’emploi ? Le gouvernement songerait à revoir sa copie.
L’enseignement technique et professionnel permet-il encore de trouver rapidement du boulot après l’obtention de son diplôme de fin de cycle ? Au regard du phénomène du chômage actuel chez les jeunes, y compris les jeunes diplômés, on serait tenté de répondre par la négative. Pourtant, avec l’ouverture prochaine des centres multisectoriels de formation à Port-Gentil et à Franceville et celui déjà effectif de Nkok, les autorités gabonaises assurent avoir trouvé la solution en adaptant les enseignements qui y sont dispensés aux besoins du marché de l’emploi. Qu’en est-il de la douzaine d’établissements d’enseignement technique et professionnel qui existent depuis plusieurs années, à l’instar du plus célèbre, le lycée technique national Omar Bongo ? De quelles garanties d’emploi bénéficient les apprenants après leur formation ?
Au gouvernement, la question se serait déjà posée, au point qu’il est prévu d’utiliser une partie des 94,04 millions d’euros de l’enveloppe globale permettant de financer le projet de Renforcement des capacités pour l’employabilité des jeunes et l’amélioration de la protection sociale (RCEJPS) pour en avoir le cœur net. En effet, ce jeudi 12 mai, le chef de projet a lancé un avis à manifestation d’intérêt pour la recherche d’un consultant dont la mission sera d’élaborer et de réviser les curricula de l’enseignement technique et professionnel au Gabon.
Il s’agira pour lui, précise François Boukangou, de «faire un diagnostic de la situation actuelle des 13 établissements d’enseignement technique et professionnel pour en comprendre les opportunités, les menaces, les forces et les faiblesses». Le futur consultant devra surtout proposer des filières de formation à retenir et celles à ajouter pour chaque établissement, sans oublier de produire, pour chacune des filières retenues, le référentiel métier, le référentiel des compétences ; le référentiel de formation, le référentiel d’évaluation, le guide pédagogique et le guide d’organisation des ateliers. Le chantier reste vaste.