Selon un rapport de la Banque africaine de développement et le Global Green Growth Institute, axé sur l’engagement politique croissant en faveur de la croissance verte en Afrique, le Gabon a atteint des niveaux de performance économique relativement élevés et a montré des niveaux d’engagement politique en faveur de la croissance verte et des réductions significatives des émissions de carbone.
Un rapport de la Banque africaine de développement (BAD) et de l’Institut mondial pour la croissance verte (Global Green Growth Institute) souligne avoir trouvé des preuves d’un engagement politique croissant en faveur de la croissance verte en Afrique, à travers ces économies cibles.
Ce rapport au titre évocateur, «L’Afrique est-elle prête pour la croissance verte ?», évalue sept pays issus des cinq régions du continent africain à savoir : le Gabon, le Kenya, le Maroc, le Mozambique, le Rwanda, le Sénégal et la Tunisie. Plus de 100 parties prenantes de ces pays, issues du gouvernement, du secteur privé, d’agences de développement, d’universités et d’ONG, ont été consultées par le biais d’entretiens, d’ateliers de réflexion et de communications en ligne.
Publié le 11 mai en marge de la 15e Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, qui se tient à Abidjan du 9 au 20 mai, cette étude a identifié plusieurs meilleures pratiques et apprentissages clés ayant des implications au-delà des pays cibles. Les résultats sont basés sur 9 dimensions stratégiques et opérationnelles, dont l’engagement politique, la planification, ainsi que le financement et la budgétisation.
«Ce rapport devrait stimuler un dialogue et un débat précieux sur les moyens de faire progresser l’action climatique et la croissance verte en Afrique. Pour la Banque, investir dans la croissance verte nécessite à la fois des interventions politiques et un financement adéquat, d’autant plus que les investissements dans la croissance verte exigent un financement initial important pour exploiter les solutions environnementales innovantes et les technologies propres. Il s’agit notamment de construire des économies résilientes et à faible émission de carbone, des villes intelligentes et durables, de rendre l’industrialisation plus verte et de construire des infrastructures résistantes au climat», a déclaré le directeur en charge du Changement climatique et de la Croissance verte à la Bad, Al-Hamndou Dorsouma.
Le Gabon un modèle en Afrique
Classé dans la catégorie de modèle «B»pour les pays émergents avec des environnements favorables de niveau intermédiaire, avec le Kenya, le Gabon a su démontrer comment une zone économique spéciale comme la Zone économique à régime privilégié de Nkok, ( Zerp de Nkok) avec ses propres infrastructures, services et réglementations peut améliorer l’efficacité du secteur forestier et conduire à des réductions significatives des émissions de carbone.
L’annulation de 1,3 million d’hectares de concessions forestières dans les sanctuaires et les parcs nationaux et l’interdiction d’exporter du bois non transformé ont entraîné une baisse de 50 % de l’exploitation forestière et une réduction significative de la dégradation des forêts. Par ailleurs, l’entrée en vigueur du standard national de gestion forestière issu de la norme FSC de l’organisation indépendante non gouvernementale Forest Stewardship Council est perçue comme une volonté des autorités du pays de parvenir à une gestion durable et transparente de ses ressources naturelles.
Reconnaissant ses faibles niveaux de capacité humaine et de préparation institutionnelle, «le Gabon a décidé de se concentrer sur sa principale opportunité de croissance verte, qui est la gestion durable des ressources forestières. Le Gabon a créé un environnement propice à l’émergence d’un cluster forestier dirigé par le secteur privé sous son régime de zone économique spéciale. Le secteur privé lève les fonds nécessaires, introduit des innovations technologiques et mobilise des capacités humaines spécialisées de l’étranger pour former les locaux et transférer le savoir-faire, avec des impacts socio-économiques et environnementaux positifs significatifs», souligne les auteurs du rapport.