L’Afrique fait face à une recrudescence des cas de COVID-19 et doit se préparer à une nouvelle vague pandémique potentielle, a averti jeudi un haut responsable du bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique.
L’Afrique a enregistré 52.878 cas de COVID-19 au cours de la semaine se terminant le 8 mai, soit une augmentation de 38% par rapport à la semaine précédente, alors que l’Afrique australe représente 87% des cas enregistrés sur le continent au cours de la même période, a indiqué Abdou Salam Gueye, directeur de la préparation et de l’intervention d’urgence dudit bureau, lors d’une conférence de presse tenue virtuellement depuis Brazzaville, capitale de la République du Congo.
"La flambée actuelle est alimentée par le variant Omicron dans un contexte de mesures sociales et de santé publique détendues", a expliqué M. Gueye, ajoutant que cette flambée en Afrique australe est largement observée en Afrique du Sud, où les cas enregistrés ont quadruplé au cours des trois dernières semaines.
Outre l’Afrique du Sud, l’Eswatini et la Namibie ont également enregistré une augmentation de 50% de nouveaux cas en plus au cours des deux dernières semaines par rapport aux deux semaines précédentes, a fait savoir M. Gueye.
Depuis avril 2022, l’Afrique du Sud a enregistré 1.369 cas du sous-variant du variant Omicron BA.2, 703 cas du sous-variant BA.4, et 222 cas du sous-variant BA.5, selon les dernières estimations de l’OMS. Cependant, les sous-variants BA.4 et BA.5 restent les plus préoccupantes car ceux-ci contiennent le plus grand nombre de mutations, indique un communiqué de l’OMS publié à la fin de la conférence de presse.
Les quatre dernières vagues de pandémie en Afrique, qui se sont produites vers le milieu et la fin de l’année, sont principalement causées par les nouveaux variants de la COVID-19, les saisons d’hiver et les mouvements de population élevés durant ces périodes de vacances, explique M. Gueye, citant les deux vagues en 2021 alimentées par les variants Delta et Omicron.
"Cette hausse des cas est un signe d’alerte précoce que nous suivons de près. Il est maintenant temps pour les pays de renforcer leur préparation et de s’assurer qu’ils peuvent organiser une intervention efficace en cas de nouvelle vague de pandémie", a souligné M. Gueye.
Cependant, avec la baisse du nombre de cas plus tôt cette année, des pays sur le continent ont fait reculer les mesures de santé publique, y compris la surveillance et les tests.
"Compte tenu de l’expérience acquise au cours des deux dernières années, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour enrayer les effets négatifs d’une nouvelle vague de pandémie en intensifiant la vaccination et les mesures pour détecter et prévenir la propagation du virus et traiter les patients", a déclaré M. Gueye. "Pour vaincre cette pandémie, nous devons rester vigilants. La dure réalité est que la complaisance a un prix élevé."
A ce jour, l’Afrique a signalé environ 11,7 millions de cas confirmés et plus de 253.000 décès, selon le communiqué publié jeudi.