Une délégation de la Nigeria Customs Service (NCS), service douanier indépendant sous la tutelle du ministère nigérian des Finances, effectue du 9 au 23 mai 2022, une mission de renforcement de collaboration entre la douane nigériane et le laboratoire de génétique de la faune de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), dans le cadre de la lutte contre la criminalité faunique intracontinentale.
Face à l’ampleur de la criminalité faunique à l’échelle internationale, le besoin crucial d’investigation des scènes de crimes fauniques a conduit, pour une mission de 15 jours, les agents de la douane nigériane auprès de l’équipe de la police scientifique faunique de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).
Objectif, déterminer à travers l’analyse d’échantillons d’ADN prélevés sur les écailles de pangolin et les défenses d’éléphants saisis en janvier 2021, dans le port de Lagos, les origines de ces espèces fauniques. «Nous sommes au Gabon pour faire analyser au laboratoire de génétique de la faune de l’ANPN, des échantillons des défenses d’éléphant et d’écailles de pangolins saisies en janvier 2021 au Nigeria. L’objectif étant d’obtenir des preuves irréfutables à apporter à la justice et aux institutions en charge de l’application de la loi dans notre pays, car les aveux et témoignages ne suffisent plus. Il s’agit des renseignements sur l’origine géographique des produits. Ces résultats d’analyse aideront à soutenir et faire évoluer les affaires pendantes en justice et participer à renforcer le corpus juridique afin de décourager d’autres trafiquants d’espèces fauniques à emprunter le même chemin », le chef de la mission, Ikekou Malivel, saluant le modèle gabonais de lutte contre les crimes fauniques.
Le Nigeria, pays de 200 millions d’habitants et gangréné par la corruption est devenu une plaque tournante des trafics des animaux pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. En janvier 2021, les autorités du pays ont saisi huit tonnes d’écailles de pangolin et une soixantaine de sacs remplis d’ivoire ou d’os d’animaux protégés, d’une valeur estimée à plus de deux millions d’euros, soit plus de 1,313 milliard de francs CFA.
«Nous coopérons avec les pays de la sous-région, pour pouvoir les aider dans cette lutte contre la criminalité faunique. Aujourd’hui, nous savons que le trafic faunique est un enjeu majeur à l’échelle internationale, c’est un trafic bien organisé qui implique plusieurs pays et plusieurs continents, avec souvent des produits fauniques qui proviennent d’espèce qui sont présentes sur le continent africain et importés et exportés illégalement au niveau du continent asiatique. La coopération entre pays, permet de remonter la chaîne de crime faunique en identifiant notamment le pays d’exportation au niveau de l’Afrique. Notre rôle en tant que laboratoire de génétique de la faune est de recevoir les échantillons de faire des analyses, ensuite, nous produisons ce qu’on appelle, un rapport d’expertise qui est ensuite est remis à l’institution qui a mandaté le laboratoire pour faire les analyses», a confié la responsable du laboratoire de génétique de la faune, hébergé ici à l’ANPN, Stéphanie Bourgeois.
Réhabilité en mars 2021, le laboratoire de génétique de la faune répond aux normes internationales et son rôle est d’identifier les espèces protégées, d’établir un lien entre les suspects, la scène de crime faunique, les produits fauniques saisis pour l’obtention des preuves devant favoriser des poursuites judiciaires.