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Gabon : Une marche pacifique le 24 mai pour exiger les départ des militaires français
Publié le mardi 10 mai 2022  |  Gabon Review
Gabon
© Autre presse par DR
Gabon : Une marche pacifique le 24 mai pour exiger les départ des militaires français
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Dans une lettre adressée, le 6 mai, à l’ambassadeur de France au Gabon, le président du Front patriotique gabonais (FPG), Gérard Ella Nguema, annonce une marche pacifique, le 24 mai. Il projette de manifester contre la présence de l’armée française au Gabon. «Ce n’est pas uniquement une question de sentiment anti-français, c’est une question de patriotisme, de défense de son pays, de sa Nation, et d’avoir de meilleures perspectives de développement parce cette situation d’asservissement, de soumission participe à pérennisation de la situation de bourgade dans laquelle notre pays se trouve» et de «la sacralisation de la présence impérialiste dans notre pays», a-t-il déclaré à Gabonreview.

Alors que le sentiment anti-français grandit dans certains pays de l’Afrique subsaharienne, le président du Front patriotique gabonais (FPG), Gérard Ella Nguema, qui se défend d’emprunter cette voie, annonce néanmoins une marche pacifique, le 24 mai prochain à Libreville. Estimant que «la situation du 6e Bima -Bataillon d’infanterie de marine, Ndlr- au Gabon ne se justifie pas, d’autant plus que l’impact social n’est pas ressenti par le peuple», il indique que sa démarche participe aussi de la recherche d’une «bonne coopération, au respect mutuel» entre les deux pays. «Nous savons que cette présence est de nature à imposer le dogme de la prédominance, de l’assujettissement», a-t-il dit.

Sacralisation de la présence impérialiste

L’itinéraire de cette marche dite pacifique prévoie le départ au carrefour Camp de Gaulle, siège de cette unité de l’armée française au Gabon, jusqu’à l’entrée d’Alibandeng. Interrogé sur cette manifestation, le président du FPG rappelle que cela fait plus de 60 ans que nos Etats sont indépendants. Il estime que «dans un pays indépendant, on ne peut pas, pour des gens qui ont encore la tête sur leurs épaules, justifier de leur présence surtout que notre pays n’est pas un pays en guerre». «Notre pays n’est pas en perpétuelle difficulté. Nous pensons que cette présence forte ne se justifie pas», a-t-il précisé.

60 ans après, fait-il savoir, le Gabon a sa propre armée et est libre de se protéger selon ses besoins. Dans ce contexte, «la présence importante, forte et massive de l’armée française ne se justifie pas. Elle nous donne le sentiment qu’elle participe de la sacralisation de la présence impérialiste chez nous. Or, nos États ont besoin de se prendre en charge eux même et qu’on arrête de nous infantiliser».

S’il propose une révision des neuf accords régissant cette coopération entre le Gabon et la France, il souhaite que tout cela aboutissement à une réelle collaboration basée sur le développement, le respect de Nation à Nation, de peuple à peuple. «Nous disons qu’il faut que cette armée parte et qu’il faut revisiter les accords qui lient nos deux Etats parce que jusqu’à ce jour, on a l’impression que ce sont les accords d’un Etat à une famille ou à un système. Or, ce sont des accords qui ne participent pas au développement notre pays», a-t-il expliqué, non sans faire remarquer que «l’armée française va faire des manœuvres partout dans nos forêts» et qu’il n‘y a pas de présence de Gabonais ni d’administrations gabonaises. «Ils font ce qu’ils veulent, personne ne sait exactement pourquoi ils sont dans les forêts», a-t-il dénoncé.

Une question de patriotisme, de défense de son pays

Se défendant d’opérer cette démarche dans la perspective des élections de 2023, il indique qu’il invoque l’avenir d’une Nation, de sa souveraineté, de son indépendance. «Comme vous pouvez le constater, au-delà de l’armée, la France a son programme scolaire dans un Etat dit souverain. Est-ce que ce sont des choses normales?». Il ne s’agit pas «d’une question d’anti…». «C‘est faire fausse route. C‘est une question d’avoir une coopération à visage humain», a-t-il précisé, prenant l’exemple sur l’exploitation des ressources naturelles.

«Pour les ressources naturelles gabonaises, c’est la France, certainement, qui apporte le matériel d’exploitation. Mais c’est elle qui fixe le prix. Est-ce que vous pensez que c’est juste pour une coopération entre deux Etats qui devait être une coopération de gagnant–gagnant et de développement à développement? Ces n’est pas une question uniquement de sentiment anti-français, c’est une question de patriotisme, de défense de son pays, de sa Nation, et d’avoir de meilleurs perspectives de développement, parce cette situation d’asservissement, de soumission participe aussi à pérenniser la situation de bourgade dans laquelle notre pays se trouve», a-t-il déclaré.

En juin 2014, Roland Désiré Aba’a Minko, ancien membre du Conseil économique et social, avait déjà fait une grève de la faim pour exiger la révision des accords de coopération entre le Gabon et la France, le démantèlement de toutes les bases militaires françaises installées dans le pays et l’annulation de la dette du Gabon vis à vis de la France.

Puisque le débat refait surface, pourquoi ne pas emboiter le pas aux pays tels que le Djibouti qui font désormais le «commerce des base militaires». Ce qui permettrait non plus à la France d’avoir ce droit exclusif, mais permettra à d’autres États partenaires du Gabon d’implanter également leurs bases militaires sur le territoire en contrepartie des revenus. Mieux, le Gabon aura «le droit d’expulser ses locataires» s’ils ne se conforment pas aux règles du jeu établis. Une piste à explorer pour les autorités gabonaises.
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