Comme le veut la constitution en son article 28 et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale dans son article 111 qui stipulent que le gouvernement est responsable devant la représentation nationale et le Président de la République, quatre membres de l’Exécutif et le Premier ministre, Chef du gouvernement ont été auditionnés, le 10 juin 2014 par les députés réunis pour l’occasion, en vue d’être éclairés sur certains sujets qui leur paraissaient essentiels et dont ils en avaient entendu parlés.
Le Professeur Daniel Ona Ondo, premier ministre et Chef du gouvernement a été le premier à répondre à la question de l’honorable Marie Madeleine Ngningone Andang sur sa présence sur les lieux du drame survenu dernièrement au PK 6, ainsi que les motivations qui l’on amené à s’y rendre. Daniel Ona Ondo a répondu en rappelant d’abord comment et ce pourquoi il s’était rendu à cet endroit. Il est revenu sur les précipitations qui s’étaient abattues sur la capitale gabonaise dans cette nuit-là et qui avaient entrainé le glissement de terrain et l’effondrement d’une maison d’habitation avec ses occupants.
Il a réitéré les encouragements du gouvernement de la République aux hommes en tenue qui n’ont ménagé aucun effort pour extraire les 6 corps sous la boue et les gravats, suite à l’effondrement de la maison, facilité par la déviation d’une canalisation d’eau, renforcée par de fortes coulées de boue provenant d’une scierie située en dessus.
Le chef du gouvernement a relaté, point par point, ce qui s’était réellement passé au PK6, tout en précisant s’y être rendu, non seulement pour évaluer la situation, mais manifester la compassion et la solidarité du Président de la République et celle du gouvernement dont il a la charge envers les familles éprouvées, car, a-t-il rappelé « Du haut de nos fonctions, nous devons être proches du peuples, proches des gouvernants »
Répondant à la question de savoir quelle était finalement la solution préconisée afin de prévenir de telles catastrophes ou de panser les plaies des sinistrés, le premier ministre a déclaré qu’il faudra premièrement recenser les personnes victimes des drames et les accompagner à enterrer dignement leurs parents. Il a ensuite laissé entendre qu’il faudra procéder aux déguerpissements de force ou de gré, suivant un processus qui sera mis en branle par le ministère en charge de l’Habitat, lui aussi présent dans l’hémicycle.
Autre piste de solution évoquée par le premier ministre, c’est la sensibilisation des populations à se départir des zones à risque au péril de leur vie. Daniel Ona Ondo a par ailleurs fait remarquer que plusieurs personnes déversent des déchets dans les caniveaux qui s’obstruent, causant des inondations à la moindre averse. Cet état de choses, le premier ministre l’a mis sous le compte de l’ignorance qui devra faire l’objet d’une pédagogie continuelle. En prévision de ces catastrophes, le Professeur Daniel Ona Ondo a déclaré que le gouvernement avait pensé à trois cadres précis : le premier, c’est un cadre juridique et institutionnel pour la prévention des risques et catastrophes, telles que des inondations, des tempêtes, des vents violents, les orages, les glissements de terrain, des épidémies, etc…
L’auditionné a aussi rappelé que le Gabon ayant adhéré, le 1er mars 1972 à l’Organisation internationale de la protection civile ne pouvait pas se déjuger. Il également membre depuis 2004 de la Convention universelle des Nations unies sur la prévention des risques et catastrophes.
Poursuivant dans son exposé, il a dit que le Gabon avait adopté, depuis le 2 février 2004, une loi N°21/2004 relative au plan d’exposition aux risques dans lesquels est créé un fonds pour le concours pour les risques. Sans oublier la création de deux directions pour l’assistance et la prévention des risques, logées au sein du ministère de l’Intérieur.
Une autre voie évoquée par le Professeur Daniel Ona Ondo, c’est celle consistant à construire des ouvrages d’art sur les bassins versants de Libreville et ce, en coopération avec les partenaires au développement. Il faut y ajouter la construction des logements sociaux, la distribution des parcelles viabilisées aux plus démunis. In fine, pour le premier ministre, il s’agit ici d’engager une lutte sans merci contre la pauvreté qui est, quoiqu’on dise, la cause première et principale de tout ce qui arrive.
Des familles entières s’installent sur des zones à risque, mettant en péril la vie de nombreuses personnes. L’éducation et le civisme restent le maître-mot pour que la mentalité soit plus évolutive avec le milieu environnant.
Il a fait allusion aux conclusions des dernières assises sociales au cours desquelles le Chef de l’Etat a pris un certain nombre de mesures à caractère social. C’est en ces termes et répondant aux interrogations des élus du peuple sur cette question que le professeur Daniel Ona Ondo a suivi le passage de quatre de ses ministres, à savoir Magloire Ngambia de la Promotion des investissements, des Infrastructures, de l’Habitat, Luc Oyoubi en charge de l’Agriculture, Désiré Guedon de l’Energie et des Ressources Hydrauliques, Paulette Mengue Ovono, Ministre des Transports. Avant clore son propos, le Chef du gouvernement a informé les honorables députés de la tenue très prochaine, d’un conseil interministériel devant prendre des mesures fortes afin que ces drames ne se produisent plus.