Lors de la journée de réflexion des parlementaires de l’opposition sur les difficultés d’une alternance politique au Gabon, le vice-président de l’Union nationale (UN) a appelé les militants de l’opposition à une prise de conscience quant à la fraude électorale. S’il reconnaît que le pouvoir en est l’instigateur, il estime que certains militants de l’opposition n’en sont pas moins coupables.
«L’observation électorale ne doit plus être tributaire de la seule volonté du pouvoir en place. Elle ne doit plus être l’affaire de la seule communauté internationale. Elle doit devenir une préoccupation politique et citoyenne», sensibilisait la présidente de l’Union nationale (UN) lors de la journée de réflexion des parlementaires de l’opposition sur les difficultés d’une alternance politique au Gabon. Paulette Missambo qui prônait une démarche empreinte de transparence estimait que l’opposition devait concevoir un mécanisme indépendant de surveillance et de contrôle de la régularité des élections.
Entre appel à une ouverture à la société civile et mutualisation des moyens humains, logistiques et financiers ; elle évoquait la mise sur pieds d’une coordination nationale des coordinations provinciales et des comités locaux chargés de la préparation et du suivi des opérations électorales. Des structures qui, indiquait-elle, devront être animées par des personnes intègres, proactives et conscientes de leur responsabilité devant l’histoire et le peuple gabonais. A priori, des militants de l’opposition que le vice-président de l’UN, François Ondo Edou a d’ailleurs interpellé lors de son discours. «Nous, partis politiques de l’opposition, nous qui souhaitons imposer l’alternance démocratique, nous devons aussi balayer devant notre porte», a-t-il déclaré.
L’opposition un maillon de la fraude électorale ?
Selon lui, l’opposition est un maillon de la fraude électorale tant, elle contribue très souvent à la perpétuation du pouvoir pourtant combattu. Ce, a-t-il précisé, chaque que ses militants sont désignés au bureau du CGE ou dans ses démembrements, la préoccupation majeure de ces derniers est de se faire de l’argent, oubliant de défendre les intérêts des partis politiques de l’opposition. Ces commissaires électoraux, scrutateurs et représentants des candidats acceptent de falsifier des résultats électoraux contre de l’argent ; surtout lorsqu’ils supervisent les élections dans les circonscriptions où l’opposition ne présentent aucun candidat ou n’a pas signé un aucun accord avec les partis qui ont des candidats.
«Avant les prochaines élections, nous devons séparer le bon grain de l’ivraie ! Nous devons avoir uniquement comme commissaires et scrutateurs, des cadres, des militants qui défendent l’opposition jusqu’à la dernière énergie !», a-t-il lâché. Pour lui, l’idée à présent est de former et affecter les 7 500 personnes nécessaires à tous les bureaux de vote du pays. À la suite de cette journée de réflexion, la commission pluripartite mise en place pour formuler les propositions d’amélioration du processus électoral à faire au gouvernement a rendu ses travaux ce 26 avril aux présidents des partis de l’opposition.