Pierre Alain Mounguengui semble être la cible d’une main noire qui souhaiterait le mettre au placard. Après plusieurs tentatives n’ayant pas empêché sa réélection à la tête de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot), il est désormais dans le viseur de Direction générale des Contre-Ingérences et de la Sécurité militaire, couramment appelé B2, où il a été auditionné ce 21 avril à Libreville.
Le verdict des urnes était sans appel le 16 avril à Lambaréné. Pierre Alain Mounguengui a été réélu pour un ultime mandat de 4 ans à la tête de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot), au détriment de son principal challenger Jérôme Efong Nzolo. Plus que par le passé, le chemin menant à cette victoire a été parsemé d’embuches. Et non des moindres. Comme si tout était fait pour que l’ancien arbitre ne brigue pas un troisième mandat à la tête de la Fegafoot.
Tout a commencé avec l’affaire de pédocriminalité dans le football, à la mi-décembre 2021, à laquelle le nom de Pierre Alain Mounguengui a commencé à être associé, sans éléments accablants cependant. Dans la foulée, le président de la Fegafoot avait été auditionné par la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI). Cette audition n’avait visiblement débouché sur rien de probant, Pierre Alain Mounguengui n’ayant pas été inquiété.
Après une légère accalmie, la pression s’est à nouveau accentuée sur la tête de l’ancien arbitre international. 48 heures avant le scrutin à la Fegafoot, comme par hasard, il est nommé en conseil des ministres Inspecteur général des services au ministère gabonais des Sports. Bien entendu, il ne donnera pas de suite favorable à cette nomination, arguant avoir dépassé l’âge de la retraite pour occuper ce poste. A la lumière de tous ces éléments, tout semble avoir été orchestré pour que Pierre Alain Mounguengui ne soit pas candidat à sa propre élection. En vain.
Une odeur de règlement de comptes
Si ce dernier semblait avoir fait le plus dur en se faisant réélire à la tête de la Fegafoot, il se trompait. En effet, la communauté sportive a été choquée d’apprendre que le fils de la Nyanga était convoqué à la Direction générale des Contre-Ingérences et de la Sécurité militaire, ce 21 avril à Libreville. Ce service est chargé, sur l’ensemble du territoire national, de mener des enquêtes et rechercher les renseignements dans les domaines militaire, politique, administratif, économique, financier, social et de droit commun.
Pour l’heure, rien n’a filtré sur les motifs de cette audition. Et au moment où nous mettions publions cet article en fin d’après-midi, Pierre Alain Mounguengui était toujours dans les locaux du B2. «Il y est toujours et ce, depuis 10h du matin. Soit un peu plus de cinq heures d’audition», a confié un de ses proches joint au téléphone. Y a-t-il des preuves accablantes de crimes de Pierre Alain Mounguengui dans le cadre de ces précédents mandats ? Une main noire se cache-t-elle derrière ses «manœuvres» visant visiblement à faire tomber le président de la Fegafoot ? Selon La Libreville, média réputé proche du palais, Pierre Alain Mounguengui risquerait trois ans de prison ferme. Pour quels crimes ? L’on l’ignore encore.
En tout cas, une levée de boucliers germe au sein de la société civile à la suite de cette «sombre» affaire. Marc Ona a brandi le premier écu sur Facebook. «Pourquoi avoir attendu qu’il décline votre offre de nomination et qu’il déjoue vos plans visant à imposer votre homme à la Fegafoot, Efong Nzolo, pour le convoquer sur un dossier qui remonte d’avant la Can ? Pourquoi avoir programmé le renouvellement de l’équipe de la Fegafoot sachant que sa candidature était sur la table. Toutes les manœuvres pour refuser sa candidature ont échoué et son élection est effective à la régulière (…) tout ceci sent un règlement de compte personnel», a publié l’acteur de la société civile. Une affaire dont le football gabonais serait le grand perdant.