Le Gabon semble résolument engagé à définir une société égalitaire et unie. Constatant les atteintes à l’ordre public, le législateur a expressément prévu, en l’article 286 du Code pénal en vigueur, un emprisonnement d’une durée d’un an assorti d’une amende d’un an à l’encontre de quiconque prononcera l’injure envers un groupe de personnes appartenant à une ethnie.
Définie au sens sociologique comme une multitude d’hommes, ayant la même origine, vivant dans le même État et sous les mêmes lois, la nation est une notion fondatrice du vivre-ensemble. Au Gabon, les autorités publiques se heurtent malheureusement à l’incivisme d’une frange de la population qui continuent d’évoluer en vase clos de la règle de droit qui s’applique pourtant à tous. C’est notamment le cas en matière d’injures envers un groupe ethnique.
Une atteinte flagrante à la dignité humaine à travers certains propos à peine croyables. En ce sens, les discours de haine sont une volonté manifeste de récuser la richesse de la diversité culturelle, l’aspiration à vivre ensemble et de nier également les valeurs de la démocratie, y compris de la liberté d’expression dans le respect de la pluralité des opinions et des appartenances que les instruments internationaux promeuvent et défendent.
Fort de ce qui précède, le législateur gabonais a décidé de sévir à l’encontre des auteurs d’injure. À cet effet, l’article 286 du Code pénal dispose que « le maximum de la peine d’emprisonnement est d’un an au plus si l’injure a été commise envers un groupe de personnes appartenant, par leur origine, à une religion, à une ethnie ou à une race déterminée ». Cette peine est assortie d’une amende de 1 million FCFA.