Adoptée en 2018, la mesure portant suspension des recrutements au sein de la Fonction publique continue d’occasionner une hausse vertigineuse du taux du chômage chez les jeunes. En effet, si le gouvernement s’auto-satisfait de la régularisation des situations administratives des agents en service depuis plusieurs années, il n’en demeure pas moins que des centaines de jeunes diplômés issus des universités et écoles supérieures au Gabon et à l’étranger semblent voués à conjuguer avec le chômage.
Avec seulement 100 295 agents, la Fonction publique gabonaise constitue le premier employeur dans le pays sur une population évaluée à 2,2 millions d’habitants. Dans le secteur privé, la situation n’est pas de plus reluisante avec une vague de mise en chômage technique qui serait liée à la crise sanitaire Covid-19. Toute chose qui consacre la faible employabilité dans les secteurs susmentionnés où la population active globale n’excède pas les 200 000 personnes. Une situation qui tend à s’alourdir avec une nouvelle vague de chômeurs.
Il s’agit des jeunes diplômés qui au terme d’un cursus ne peuvent pas trouver d’emplois dans un milieu fragile ou l’état rechigne à recruter ces jeunes sortis des écoles et universités aussi bien du Gabon que de l’étranger. Ainsi, lotis de nombreux diplômes, bon nombre de compatriotes vivent des heures sombres avec une crise conjoncturelle exacerbée par la pandémie de Covid-19, la jeunesse gabonaise, désabusée par le fait de n’entrevoir aucune porte de sortie, semble s’être résolue à se déployer dans l’entrepreneuriat. Des personnes ayant un Master ou une licence sont contraintes de se reconvertir en transporteurs urbains, gérants de bars ou encore serveuses dans des structures.
La jeunesse gabonaise, abandonnée à elle-même, comme en témoigne le taux élevé de chômage dans cette frange de la société qui se situe à plus de 40%, est désabusée, blasée, désenchantée et ne semble pour l’heure, trouver salut et réconfort qu’en diverses activités, notamment les jeux de hasard et d’argent, l’alcool ou dans les « placements ». Jusqu’à quand? Nul ne peut le dire. Néanmoins, cette question est intimement liée à l’absence de conditions réelles d’accès au monde du travail. Et ce ne sont pas les nombreux rapports et les louanges vantant les mérites du PAT qui y changeront quelque chose.