La Première ministre Rose Christiane Ossouka Raponda a inauguré ce mercredi 6 avril une nouvelle maison d’arrêt au sein de la prison centrale de Libreville spécialement dédiée aux femmes en conflit avec la loi. Les hommes quant à eux devraient encore attendre quelques années pour voir le projet de construction de la future prison de Nkoltang se matérialiser.
Il aura fallu attendre seulement 10 mois de travaux. La nouvelle maison d’arrêt des femmes (MAF) a eu lieu ce mercredi au sein de la prison centrale de Libreville. La structure a été entièrement financée par l’État gabonais, a précisé Rose Christiane Ossouka Raponda qui, en compagnie de la ministre de Justice, Erlyne Antonella Ndembet épse Damas, s’est prêtée volontiers à la coupure du ruban symbolique.
Pour la Première ministre, la nouvelle MAF «symbolise, conformément à l’engagement du président Ali Bongo Ondimba, la volonté de notre pays d’offrir des conditions de détention dignes et sécurisées, notamment pour les femmes qui sont particulièrement vulnérables en milieu carcéral». Certaines rumeurs assurent néanmoins que la construction de ce bâtiment a été imposée par le Commonwealth dont les exigences en matière de respect des droits de l’Homme n’ont pas cessé d’être rappelées aux autorités gabonaises à chaque mission effectuée par les représentants de cette organisation à laquelle le pays souhaite appartenir.
Sur Facebook, la cheffe du gouvernement reconnaît d’ailleurs que «sécurité et droits de l’Homme ne s’opposent pas». Aussi, rappelle-t-elle que la mission de son gouvernement est de «les rendre compatibles».
Annoncée depuis plusieurs années, la construction de la nouvelle prison centrale de Libreville censée être bâtie à Nkoltang, à 25,6 km à l’est de la capitale, attend elle aussi son lancement. «Nous sommes en train de réfléchir sur un système de partenariat public-privé parce que, aujourd’hui, les moyens du pays ne nous permettent pas d’engager sur fonds propres la construction d’une nouvelle prison. Elle coûte extrêmement cher», avait déclaré en juillet 2019 Edgard Anicet Mboumbou Miyakou alors ministre de l’Intérieur, de la Justice et Garde des Sceaux. Pour l’heure, construite pour 300 personnes, il y a plusieurs décennies, la prison centrale de Libreville, «Sans-Famille», compte aujourd’hui près de 2000 détenus.