Riche de 27 squelettes humains datant du 14e siècle, 512 objets métalliques en fer et en cuivre d’environ 157 kg, 127 coquillages marins, 39 dents d’animaux percés pour parures et 1 490 perles en calcite ; la grotte d’Iroungou située dans la province de la Ngounié se révèlera en août prochain au musée national à travers l’exposition « Iroungou de l’ombre la lumière ». A l’initiative du Rotary club Libreville Okoumé, son patrimoine a été présenté au cours d’une conférence le week-end écoulé à Libreville par l’archéologue Richard Oslisly.
Parmi les dernières découvertes archéologiques du Gabon, la grotte Iroungou, dans la province de la Ngounié au sud du Gabon, se révèlera bientôt à Libreville via une exposition au musée national. En prélude à cette exposition « Iroungou de l’ombre à la lumière », le Rotary club Libreville Okoumé a organisé le week-end écoulé une conférence grand public sur le patrimoine archéologique gabonais. Animée par Richard Oslisly, l’archéologue à l’origine de la découverte du gouffre d’Iroungou par ailleurs commissaire général de l’exposition qui devrait se tenir en août prochain, l’idée était de présenter ces trésors préserver.
Iroungou, un endroit unique au monde
Dans la grotte, se trouve pour ainsi dire, plusieurs objets dantant du 14e siècle dont plus de 1 490 perles en calcite ; des coquillages percés ; près de 40 dents d’animaux percés ; des cloches en fer (kindou) ; bracelets en fer et en cuivre qui permettent selon l’archéologue, de voir le cheminement des populations et les axes commerciaux. Plus de 512 objets comptabilisés dont des objets inconnus et 26 en cuivre. Entre autres, cristal de roche ; dents de parure ; ergot de rapace ; fragment de bracelet en ivoire ; cônes marins qui supposent des échanges avec des populations de la côte ; herminettes ; haches et surtout, 27 squelettes dont 7 femmes, 3 enfants et des hommes ; des crânes avec des avulsions dentaires du maxillaire supérieur ante mortem.
« C’est le seul endroit au monde où on a ce type de crânes avec des avulsions dentaires. Ce qui veut dire que les populations qui étaient inhumées là-dedans étaient des gens très très importants », a commenté Richard Oslisly selon lui, pour mettre en valeur ce trésor il a fallu développer un programme scientifique. Notamment, un scanner et une photogrammétrie pour la représentation de la grotte en 3D ; prélever des échantillons pour les datations au carbone 14 ; réaliser une analyse paléoanthropologique ; analyses génétiques, métallurgiques et bien plus. L’idée, permettre aux populations qui se rendront au musée national, de découvrir Iroungou comme si elles y étaient.
De l’ombre à la lumière
Les trésors seront exposés hormis les squelettes et crânes à travers une séquence 1 dite « La grotte oubliée », la diversité des grottes gabonaises sera par la même occasion exposée pour mieux rendre compte du patrimoine souterrain. Seront tout aussi présentés les crocodiles oranges qui, au Gabon, vivent dans les grottes et se nourrissent des chauves-souris, criquets et grillons ainsi que l’expédition sur le site d’Iroungou. «On est en train de créer un sanctuaire, le sanctuaire d’Abanda, pour préserver et protéger ces populations très rares. Ce sont les seuls et uniques au monde», a fait savoir Richard Oslisly. Selon lui, une station de recherche se construit avec la clé, le développement d’un écotourisme villageois.
Une séquence 2 « La grotte révélée » permettra de revisiter le travail de l’archéologue qui a prélevé les objets et restes humains ; puis une séquence 3 « La grotte interprétée », une démarche d’interprétation scientifique et orientée vers les techniques d’analyse des vestiges du site. Selon Richard Oslisly, il s’agira d’une exposition pédagogique qui permettra de mieux comprendre le Moyen-âge gabonais sous le prisme d’une région. «Pour terminer cette exposition, ce sera la réalité virtuelle», a fait savoir l’archéologue évoquant la présentation d’un film avec des casques 3D planqués sur les visages des curieux qui seront entretenus par une voix off. «La voix off va vous guider en 5mn et vous allez découvrir le potentiel archéologique, toute la grotte comme nous l’avons découverte», a-t-il promis.