La question de la mise en œuvre par le gouvernement du Plan d’accélération de la transformation (PAT), censé permettre une relance de l’économie nationale impacté par la crise sanitaire liée au covid-19, continue d’être au centre du débat. C’est du moins l’une des problématiques évoquée par l’analyste économique Mays Mouissi au cours de l’émission le Canapé Rouge diffusée ce lundi 04 avril 2022 sur Gabon Media Time.
En effet, lors de cet entretien exclusif, l’analyste économique est longuement revenu sur la mise en œuvre effective de ce qui constitue une feuille de route du gouvernement dirigé par Rose Christiane Ossouka Raponda. S’il s’est dit particulièrement satisfait par la méthode pour le moins novatrice comportant un programme avec des données chiffrées et des échéances dans ce plan, il a émis un bémol sur la capacité de mise en œuvre.
« D’abord, il faut se poser la question. Le Plan d’accélération de la transformation n’est pas le premier plan de développement que le pays a initié ces dernières années. On peut déjà se demander, avant de parler du PAT, ce qu’il est advenu des précédents plans. On peut parler du Plan de relance de l’économie, quel est le bilan de ces plans, est ce qu’ils ont atteint les objectifs qui leur étaient assignés », s’est-il questionné.
Dans le même ordre d’idées, Mays Mouissi a estimé que d’une part « le PAT n’est pas suffisamment ambitieux » et d’autre part il manque de moyens. En effet, ce dernier s’est questionné sur la capacité de relancer l’économie avec un budget estimé à seulement 200 milliards de FCFA comparativement au budget dégagé par l’Etat lors de l’arrivée au pouvoir du président Ali Bongo Ondimba dont le montant était arrêté à près de 600 milliards de FCFA.
Ainsi, l’analyste économique, déjà co-auteur avec le directeur de publication de Gabon Media Time Harold Leckat d’un rapport dressant le bilan des engagements pris par l’actuel premier ministre, a relevé que le niveau d’investissement consenti par le gouvernement constituait un frein à sa mise en œuvre. « Aujourd’hui nous sommes revenus à des niveaux de budget d’investissement qui étaient antérieurs à ce que nous avions en 2009, et on estime qu’on va parvenir à faire de la croissance, on va faire de l’accélération. Mais comment voulez-vous accélérer en même temps que vous faites marche arrière. C’est ça le dilemme du PAT », a-t-il indiqué.