Les populations du Canton Biweni-Diala, dans la province du Moyen-Ogooué, ont profité de l’installation de l’antenne provinciale de l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (Udis), le 2 avril, à Massika, pour solliciter une vaste opération d’établissement d’actes de naissance dans leur localité.
Profitant de l’installation de l’antenne provinciale de l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (Udis) pour le Moyen-Ogooué, le 2 avril dernier à Massika, dans le canton Biweni-Diala, entre Lambaréné et Fougamou, les habitants des villages de cette contrée ont transmis plusieurs doléances au président de cette formation de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence, Hervé Patrick Opiangah. Ils souhaitent notamment se faire établir des actes de naissance afin de pouvoir bénéficier de tous ce qui leur revient de droit en tant que citoyen.
«Ici, il y a des gens qui naissent et grandissent parfois carrément sans actes de naissance», a fait remarquer un habitant de Massika qui participait au meeting de l’Udis. Dans ces villages, à l’image de plusieurs autres localités du pays, le problème des personnes sans actes de naissance est criard. Nombreux sont ceux qui ne peuvent bénéficier des services sociaux de base offerts par le gouvernement. Beaucoup abandonnent l’école, difficile aussi pour eux de se faire embaucher quelque part. «Nous voulons pour nos localités une opération d’établissement des actes de naissance», a fait savoir une habitante du village, appuyant cette doléance également présentée par le porte-parole de l’Udis dans le Moyen-Ogooué.
Si cette demande est si importante pour la population, c’est parce qu’elle ne peut, par exemple, pas accéder aux services de la Caisse nationale d’assurance maladie et se garantie sociale (CNAMGS). «La plupart des gens sont sans acte de naissance, sans carte d’identité nationale. Dites-moi comment ils peuvent seulement bénéficier de la CNAMGS qui soulage beaucoup de gens», s’est désolé un autre participant à cet événement de Massika.
«Même pour voyager c’est difficile. Il faut au moins avoir d’abord l’acte de naissance avant de prétendre à la CNI. Vous voyez qu’on est perdu. C’est pour cela qu’on demande au président de l’Udis de transmettre notre doléance au gouvernement. Qu’il nous sorte de cette situation», a déclaré un autre habitant du canton Biweni-Diala.
Si certains expliquent l’absence de ce document par la négligence des parents, d’autres indexent les lenteurs administratives et le manque de moyens pour se déplacer dans les localités où ils doivent déclarer leurs enfants et se faire établir cette pièce d’état civil. «Voilà pourquoi nous voulons que l’administration se rapproche du peuple et surtout des zones enclavées comme les nôtres», a-t-il ajouté.
Le phénomène des apatrides ou des personnes sans actes de naissance est très prégnant au Gabon. Selon une étude de 2009, 11% de la population du pays ne possèdent pas ce document. Récemment, le ministère des Affaires sociales, en collaboration avec l’Unicef, a lancé l’opération «Un acte de naissance pour chaque Gabonais». Mais, cela demeure encore insuffisant face à l’ampleur du phénomène.