Les Flux financiers illégaux (FFI) issus de la corruption, marchés illégaux, activités criminelles et trafics divers, génèrent une douzaine de milliards de francs CFA par an. Le secteur le plus impacté par le phénomène est celui des mines, précisément le pétrole et le manganèse.
Que d’argent perdu au Gabon ! Selon les assises de la 16e commission du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac) tenues du 31 mars au 1er avril à Libreville, les Flux financiers illégaux (FFI) feraient perdre au pays une douzaine de milliards de francs CFA chaque année. Un montant qui pourrait même être plus élevé. «Ce n’est pas le montant exact car nous sommes conscient qu’il peut y avoir des erreurs dans les données utilisées», a confiant un économiste dans L’Union du 4 avril.
«Toute chose qui n’empêche pas de constater que l’ampleur de ces FFI est toutefois alarmante», s’est inquiété Douglas Kigabo. Ce dernier a relevé la nécessité pour le gouvernement d’œuvrer davantage pour stopper le vol des ressources de développement destinés à appuyer le changement ou la transformation économique du pays. Selon les Nations unies, les FFI se définissent comme des capitaux gagnés, transférés ou utilisés illégalement. Ils sont issus de quatre catégories d’activités génératrices de revenus : activités fiscales et commerciales, corruption, marchés illégaux, activités criminelles et trafics divers.
L’engagement de la CNLCEI
«Il s’agit d’un phénomène complexe et préoccupant, d’autant que ces pratiques consistant à détourner les ressources à l’Etat et aux populations laissent très peu de traces dans les registres. En plus de ce que les informations y relatives sont éparpillées dans les données détenues par différentes institutions nationales et d’autres sources», a regretté le président de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI). «La mesure de ces flux est une tâche ardue et complexe, qui nécessite une collaboration au sein du système statistique national», a ajouté Nestor Mbou.
Au Gabon, le secteur le plus gangréné par les FFI est celui des mines (pétrole et manganèse). Face au constat accablant des faibles capacités opérationnelles des administrations gabonaises, le président de la CNLCEI a émis l’idée de mettre en place, au terme de ces assisses, une plateforme collaborative inter-institutionnelle. La CNLCEI s’engagerait ainsi à «apporter sa contribution afin de susciter des instances gouvernementales, une approche normative pour encadrer ladite plateforme», a conclu Nestor Mbou.