Le groupe Bolloré a annoncé jeudi 31 mars être parvenu à un accord avec l'armateur italo-suisse MSC en vue de la cession de ses activités logistiques en Afrique, branche emblématique du groupe, pour 5,7 milliards d'euros. Entretien avec Yann Alix, délégué général de la fondation Sefacil, laboratoire d'idées prospectives sur les stratégies maritimes, portuaires et logistiques.
C’est donc l’armateur italo-suisse, numéro un mondial du transport par conteneur, qui rachète pour 5,7 milliards d’euros les activités de Bolloré en Afrique, à savoir la filiale Bolloré Africa Logistics. Les deux groupes étaient en négociations exclusives depuis décembre dernier.
Ces trois derniers mois, les dirigeants de Bolloré sont allés discuter avec les dirigeants des États dans lesquels Bolloré gérait des concessions portuaires pour les convaincre du bien-fondé de cette opération. Le groupe MSC et le groupe Bolloré se connaissent bien et sont complémentaires. Les dirigeants de MSC sont notamment très introduits en France où ils possèdent des activités portuaires ainsi que dans les chantiers navals.
RFI : Pourquoi Bolloré décide-t-il de vendre ses activités de transport et de logistique en Afrique ?
Yann Alix : Il y a un virage stratégique qui est incarné par le fait que Vincent Bolloré père – fondateur de toute la logistique africaine du groupe – part à la retraite l’année prochaine. Et Cyril Bolloré (son fils, Ndlr) n’a jamais été impliqué dans les affaires africaines. Il y a une deuxième chose fondamentale à prendre en compte, c’est le fait que monsieur Bolloré est un fin financier et c’est le bon moment pour vendre des actifs, puisque les signaux du marché sont extrêmement positifs, et la valorisation des actifs est élevée. Le rapport offre-demande est favorable à Bolloré.... suite de l'article sur RFI