Dans un entretien accordé au quotidien L’Union, la directrice générale du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), Marie-Thérèse Vane, est revenue sur les raisons des dysfonctionnements et tensions sociales observés au sein de l’établissement sanitaire. Entre crédits, dotations de l’Etat, ressources propres de l’hôpital, le retard dans le paiement des ristournes de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) constituerait un goulot d’étranglement pour le CHUL.
Interrogée sur les mouvements de grève devenus fréquents au CHUL du fait du non-versement des quote-part, ou de la question de la rupture de stocks des consommables au niveau des services indispensables de l’hôpital, Marie-Thérèse Vane a évoqué un Centre hospitalier universitaire de Libreville qui a encore des défis à relever. Nons sans élucider tous ces défis, la directrice générale du principal hôpital du pays a fait savoir que la CNAMGS demeure une pièce importante pour le fonctionnement régulier et efficace du CHUL.
Importante d’abord parce que, grâce à la CNAMGS, le CHUL est devenu un hôpital de référence pour la prise en charge des Gabonais économiquement faibles (GEF). Mais ensuite, du fait que « les ristournes de la CNAMGS constituent la principale source de revenus du CHUL qui lorsqu’elles ne nous sont pas régulièrement reversées, comme c’est actuellement le cas, biaisent le fonctionnement même a minima de l’hôpital », a indiqué à L’Union, Marie-Thérèse Vane. Selon elle, « c’est aussi ces ristournes qui permettent le paiement des différentes primes, objet de mouvements sociaux que vous observez ».
Marie-Thérèse Vane soutient ainsi que le fonctionnement régulier du CHUL dépend de deux principaux facteurs. Il s’agit de « la mise à disposition à un rythme soutenu, des dotations de l’Etat et des ristournes de la CNAMGS ». Les dotations de l’Etat, au même titre que les crédits, servant en priorité aux investissements lourds que les ressources propres de l’établissement sanitaire ne peuvent pas assumer. Il convient à cet effet de souligner que le Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL)bénéficie d’une subvention de l’Etat évaluée à 4 milliards de FCFA chaque année. Une dotation qui semble être exclusivement réservée aux charges de fonctionnement plutôt qu’à l’investissement qui continue de faire défaut depuis plusieurs décennies.