Si depuis janvier dernier les personnes vivant avec le VIH/Sida (PVVIH) alertaient déjà sur la rupture des stocks dans la chaine d’approvisionnement en antirétroviraux (ARV), la situation est alarmante ces dernières semaines. Selon les témoignages de certains patients, le Gabon souffre toujours d’absence d’antirétroviraux pour répondre aux besoins de ses malades.
La situation des personnes vivant avec le VIH/Sida est de plus en plus précaire au Gabon. C’est du moins ce que font savoir les concernés qui, depuis plusieurs mois, peinent à obtenir les antirétroviraux. «Ils nous disent juste de patienter et que les médicaments vont arriver», soutient une patiente, dépitée et stressée par la situation.
Si au début de la pénurie des antirétroviraux, le gouvernement était exclusivement focus sur la gestion de la pandémie de Covid-19, rien ne peut aujourd’hui, aux yeux des personnes vivant avec cette maladie, expliquer la situation. «Depuis plusieurs mois déjà, même pas un seul comprimés dans le Centre de traitement ambulatoire (CTA) de Nkembo. On ne nous dit rien en dehors du fait de patienter», dénonce une autre patiente.
Face à la situation devenue plus que préoccupante, les PVVIH essaient de s’entre-aider. «Bonsoir ma puce, la situation du manque de médicaments me préoccupe très sincèrement. C’est depuis le 1er (1er février) que je devais en prendre, mais jusque-là, toujours rien. Si tu en a, dépannes-moi», écrivait un patient en détresse à un autre pour demander de l’aide. Alors que le pays dispose d’un Programme national de lutte contre le VIH/Sida, cette maladie a fait pas moins de 1100 morts au Gabon en 2019. Autrement dit, le Sida tue plus que le Covid-19 qui a enregistré environ 300 morts.
Les malades du VIH fustigent le fait qu’avec «leur affaire d’unité de compte secours, les fonds destinés aux activités liées à la riposte au VIH Sida ont été octroyés aux plus pressés, c’est-à-dire aux activités de lutte contre la Covid-19 au sein des communautés les plus touchées, laissant ainsi les PVVIH à leur propre sort».
Par ailleurs, dans les Centres de traitement ambulatoire, les médecins, sans de réelles solutions, prescrivent des ordonnances aux patients. «Ils donnent déjà des ordonnances aux personnes impactées afin qu’elles puissent se procurer, elles-mêmes, les médicaments tels que des remontants et autres qui n’ont rien avoir avec les AVR. Ils font ça juste pour qu’on essaie de tenir un bout de temps afin de limiter des maladies opportunistes», a déclaré une PVVIH.
Qu’attend le gouvernement pour la résolution de ce problème ? Faut-il enregistrer une hécatombe chez les PVVIH pour que le ministère de la Santé se bouge ?