Après sa rencontre avec les femmes leaders, Mike Jocktane, candidat à la présidentielle de 2023, a rencontré le 19 mars à Libreville les «leaders du corps du Christ». Il leur a présenté sa vision «pour la pratique religieuse au Gabon», une vision articulée autour de 9 engagements.
Déterminé à marquer les esprits lors de la présidentielle 2023, Mike Jocktane affine sa stratégie pour capter le maximum de l’électorat. Il a rencontré le 19 mars à Libreville les leaders religieux, lors d’un rendez-vous axé sur «la pratique religieuse au Gabon». Il leur a présenté sa vision «pour la pratique religieuse au Gabon». Une vision articulée autour de 9 engagements à mettre en évidence, une fois à la tête de l’exécutif.
Le président-fondateur de l’église Christ révélé aux Nations (CRN) s’est présenté comme un «fervent défenseur de l’Eglise, mais aussi en tant que citoyen résolument engagé et candidat à l’élection présidentielle de 2023». «J’ai pour le Gabon de grandes ambitions et un projet politique novateur en accord avec des valeurs que nous partageons tous», a-t-il déclaré.
Un statut spécifique aux organisations religieuses
Et c’est en tenue épiscopale qu’il a présenté ses neuf engagements à mettre en exergue au profit de l’Eglise, une fois aux affaires. Concernant la question religieuse et de laïcité, Mike Jocktane assure qu’il a une vision très claire et des réformes à apporter. Pour lui, il faut en premier lieu «conférer aux organisations religieuses un statut juridique spécifique». «Il s’agira de distinguer les communauté religieuses des fédérations et autres confédérations», a-t-il expliqué.
Le deuxième engagement porte sur les «états généraux sur la pratique religieuse au Gabon», tandis que le troisième est consacré à «faire appliquer le principe de laïcité de l’Etat». Ce qui permettrait, selon lui, de veiller à ce que toutes les confessions de foi bénéficient d’un traitement équitable et égal devant la loi.
Il estime également qu’il faut «garantir l’inviolabilité des lieux de culte : églises, mosquées, chapelles et leurs annexes». Prenant exemple sur les événements malheureux survenus dans des lieux de culte, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, Mike Jocktane estime qu’«il y a eu un traitement illégal de l’Etat vis-à-vis des lieux de cultes». «Les communautés religieuses ne doivent pas être traitées comme de simples associations à l’instar des pratiques actuelles. Il convient de leur accorder un statut propre tenant compte de leur identité et de leur spécificité», a-t-il dit, ajoutant que «les lieux de cultes, quels qu’ils soient, doivent être respectés et leur inviolabilité garantie».
L’autre engagement du président de Gabon Nouveau est relatif à la «garantie de l’exonération fiscale et douanière des biens, produits et services liés au fonctionnement des organisations religieuses». «L’église est à but non lucratif», a-t-il précisé avant de souligner que «sans remettre en cause la séparation de l’Église et de l’État, pour pérenniser l’existence des organisations culturelles nécessaire au maintien de l’équilibre social, elles doivent bénéficier d’une législation fiscale et douanière spécifique, ainsi que de la garantie de l’État nécessaire pour rénover ou construire de nouveaux édifices».
Construire cet idéal commun…
L’évêque Jocktane souhaite mettre en place «un fonds souverain garanti par l’Etat pour faciliter l’accès à la propriété». «L’Etat ne doit plus donner des terrains aux églises. Si l’Etat ne peut pas donner à tout le monde, qu’il ne donne à personne». Par ailleurs, il fait savoir qu’il fera abroger l’actuelle disposition qui contraint les religieux de la zone hors Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) à obtenir, au préalable, une autorisation d’entrée pour avoir accès au territoire national.
Si en huitième point, il invoque la création et la définition du statut d’entreprise religieuse, il assure dans son neuvième engagement qu’il faudra mettre sur pied un «Haut conseil des religions». Une structure devant définir, entre autres, les normes de sécurité, d’hygiène et d’infrastructure dans les lieux de culte, les droits et devoirs attachés au ministre de culte.
«Je suis aussi un homme de la société civile qui est déterminé à défendre les intérêts du Gabon pour les Gabonais et Gabonaises. Je suis profondément attristé de constater qu’en 2022, le manque d’eau et d’électricité, l’état déplorable de nos routes, le manque d’accès aux soins médicaux, le système éducatif défaillant et le chômage endémique des jeunes soient encore des problèmes récurrents», a-t-il fustigé, invitant les uns et les autres à le rejoindre pour «construire cet idéal commun».