Les aménagements hydroélectriques de Fé 2 et de l’Impératrice Eugénie pourraient être réalisés d’ici les trois prochaines années. Un accord tripartite pour la matérialisation de ces projets a été signé le 15 mars entre le gouvernement gabonais, la société Coder en charge de la mobilisation des financements, et le groupe CGGC en charge de la conception et de la construction de ces aménagements et des lignes associées.
Le 15 mars à Libreville, l’État gabonais représenté par le ministre de l’Énergie et des ressources hydrauliques et le ministre de l’Économie et de la Relance, a signé avec la société Coder et la China Gezhouba Group Corporation (CGGC), un accord tripartite pour la réalisation des aménagements hydroélectriques de Fé 2 dans la province du Woleu-Ntem et de l’Impératrice Eugénie dans la province de la Ngounié.
«Ce sont des ouvrages hydroélectriques au fil de l’eau qui prendront environ 2 à 3 ans de construction. La livraison se fera courant 2024/2025», a déclaré Traoré Mantion, le représentant de la société Coder. Avec ces projets mobilisent des équipes depuis quelques années, l’État gabonais, a expliqué le ministre de l’Énergie, souhaite améliorer les conditions de vie des populations.
Créer un réseau interconnecté national
L’ambition de ces projets est d’apporter dans le domaine des infrastructures une offre suffisante, abondante et compétitive en vue de soutenir le projet d’industrialisation du Gabon et aboutir à un réseau interconnecté national. «C’est un dossier attendu depuis de longues années, voulu par le chef de l’État et qui a connu quelques péripéties dans son développement», a indiqué Alain-Claude Bilie By Nze.
Pour ainsi dire, en 2014 le groupe CGGC avait répondu à un appel d’offre international lancé par l’État gabonais pour la conception, la construction des aménagements des chutes de l’Impératrice, celles de Fé 2 ainsi que les lignes associées. Toutefois, la matérialisation du projet a été compromise par la rareté de financements.
Pour réactiver ces projets, un accord tripartite a été négocié entre l’État gabonais, le groupe chinois et Coder.
«Il s’est agi de nous asseoir avec les entreprises Coder et CGGC afin de définir les nouvelles modalités pour redémarrer ces projets», a indiqué Alain-Claude Bilie By Nze. Selon cet accord signé ce 15 mars, Coder aura la charge de la mobilisation des financements nécessaires, le groupe CGGC gardera la conception et la construction des aménagements hydroélectriques ainsi que les lignes associées tandis que l’État gabonais accompagnera les entreprises en termes, entre autres, de facilités d’obtention d’autorisation et de mise à disposition des sites. «Il y a des engagements qui sont pris par Coder qui doit mobiliser des financements dans 6 à 9 mois et CGGC est maintenu comme l’opérateur devant réaliser ces ouvrages avec les lignes associées», a ajouté le ministre de l’Énergie.
270 milliards de francs CFA à mobiliser
Selon Traoré Mantion, il s’agit d’«environ 270 milliards de francs CFA à mobiliser et à donner aux Chinois qui seront les sous-traitants pour la construction des ouvrages». «Ensuite la société Coder va les exploiter pendant une trentaine d’année selon la durée de la concession», a-t-il ajouté. La puissance installée des deux ouvrages hydroélectrique représente 170 MW pour un productible de 900 Gwh/an en cumul pour les deux sites. Soit environ 50% de la consommation actuelle du pays. 3 000 emplois devraient être créés sur 3 ans, une ligne de transport sur 800 km permettant une interconnexion de l’ensemble de tous les réseaux du Gabon et la suppression de toutes les centrales thermiques.
Coder et CGGC promettent une énergie moins chère et propre, aidant la lutte contre le réchauffement climatique. Si Alain-Claude Bilie By Nze a rassuré les deux sociétés sur l’engagement de l’État gabonais à respecter les termes de l’accord, il a demandé à Coder de respecter ses engagements et mobiliser les ressources dans les délais prescrits pour que CGGC se mette à l’ouvrage à temps. «L’État gabonais va continuer à suivre ces projets essentiels pour la fourniture de l’énergie, pour nos populations mais aussi pour notre industrie», a-t-il dit.