Le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a ouvertement chargé Pierre Claver Maganga-Moussavou, le 15 mars à Libreville. 24 heures plus tôt, lors de l’annonce de sa candidature à la présidentielle 2023, le président du Parti social démocratique (PSD) s’est permis de critiquer Ali Bongo, provoquant la riposte du parti au pouvoir, qui estime que Pierre Claver Maganga-Moussavou est un homme frustré.
En politique c’est bien connu : tous les coups sont permis. Dans cet esprit, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a ouvertement chargé Pierre Claver Maganga-Moussavou, sans le nommer, le 15 mars à Libreville. Lors de l’annonce de sa candidature à la présidentielle 2023, 24 heures plus tôt, le président du Parti social démocratique (PSD) s’est permis de critiquer Ali Bongo du fait que celui-ci a annoncé, le 12 mars : «Chers Camarades, 2023 approche à grand pas, je serai là avec vous, la seule issue est la victoire. Une victoire, franche, nette indiscutable, pour que le travail commencé soit achevé».
Et le PDG de donner la réplique à Maganga-Moussavou. «Certes le Gabon a fait le libre choix depuis 1990 de promouvoir le pluralisme politique démocratique, qui permet désormais à tout compatriote jouissant de ses droits civiques, de faire acte de candidature à toute élection politique. Cependant il n’en demeure pas moins que l’élection présidentielle doit rester ce rendez-vous majeur entre un homme et son peuple», a déclaré le porte-parole du PDG. «A cet égard, le PDG marque son étonnement devant les dénégations et autres critiques stériles déversées au prétexte d’une déclaration de candidature par un homme politique qui, depuis trois décennies, a été constamment associé à la gestion de l’Etat», a ajouté David Ella Mintsa.
Selon le porte-parole du PDG, la sixième candidature de l’ancien vice-président à une élection présidentielle, est simplement l’expression d’une frustration consécutive à la perte de privilèges. «Cette attitude de reniement, du reste surprenant, de la part d’une personnalité qui a occupé de de hautes fonctions au sein de l’exécutif, cache mal la frustration née de la perte de certaines positions privilégiées au sein de l’appareil étatique», a déclaré David Ella Mintsa, avant d’enfoncer le clou : «A travers cette énième candidature, l’intéressé voudrait-il faire oublier son implication à un très haut niveau dans la gestion du pays ou poursuit-il simplement son étrange trajectoire politique ponctuée, depuis 30 ans, par d’incessants va-et-vient entre la majorité et l’opposition ?». Clairement, la course au fauteuil présidentiel fera rage.