Dix jours après le dépôt de préavis de grève, les conducteurs de taxis, membres de la Confédération syndicale Gabonaise (COSYGA) et adhérent à la Fédération Gabonaise des Transports assimilés et affiliés (FEGASTA), conduit par leur président, Albert Bernard Bongo Essone, sont rentrés en grève ce vendredi à Port-Gentil, la capitale provinciale de l’Ogooué-Maritime (Ouest).
Les conducteurs de taxis de la commune de Port-Gentil, par la voix du président de la FEGASTA ont fait une déclaration ce vendredi 11 mars pour marquer le lancement effectif de leur grève. Au nombre des points qui constituent leurs principales revendications figurent : l’arrêt du ‘’racket’’; la mise en place d’un barème sur les délits; état mécanique/visite technique et expertise; taux élevés de la patente.
D’après Albert Bernard Bongo Essone, l’augmentation vertigineuse du montant des amendes à partir de 24 000 F CFA est contraire aux dispositions antérieures qui fixaient le montant des contraventions entre 500 et 3000 F CFA. Aussi, l’état mécanique des véhicules est devenu un argument de chantage pour les agents contrôleurs.
D’après les explications de ce dernier, «les forces de l’ordre chargées des contrôles routiers n’ont plus le temps de regarder si les documents afférents au véhicule sont à jour ou pas. Ce qui les intéresse c’est juste de prendre leur billet de banque, soit 1000 francs par voiture, et ce, chaque jour en fonction des postes de contrôle. A cela s’ajoute, l’augmentation exponentielle des taxes», a-t-il dénoncé.
«Trop c’est trop ! Tant que les négociations n’ont pas encore été ouvertes entre les forces de l’ordre, le gouverneur et le syndicat, aucun taxi ne va circuler jusqu’à nouvel ordre», a-t-il martelé.
Les populations disent soutenir cette grève des taximen, dans la mesure où les contrôles abusifs impactent aussi négativement le porte monnaie des Port-Gentillais, qui au départ ont du mal à joindre les deux bouts.
D’après, Mr Nionda, «le prix du taxi augmente chaque jour, et ce, à cause des contrôles. On comprend aisément pourquoi ces taximen se comportent de la sorte. On les soutient entièrement».
Idem pour dame Zina Nguembé, qui indique que tout le monde dénonce les contrôles abusifs. En effet, a-t-elle expliqué, il y a des quartiers aujourd’hui où les taxis refusent d’y accéder à cause des contrôles des gendarmes et des policiers.
«Dans le quartier dit Tchengué, situé dans le quatrième arrondissement, les taxis n’y vont presque pas, parce que sur ce tronçon, il y a plusieurs postes de contrôle et à chaque poste, le taximan doit débourser de l’argent ce qui est inadmissible», a-t-elle fait savoir.
En attendant l’ouverture des négociations, le président de la FEGASTA a, pour sa part, pris l’engagement de tenir les séances de sensibilisation en vue d’informer, éduquer les transporteurs sur leurs droits et leurs devoirs afin de les amener à ne plus céder à la pression des agents contrôleurs qui vont continuer le ‘’racket’’.