Le président de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), Jean Ping, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016, a échangé tour à tour avec Paul Mba Abessole et Jean-François Ntoutoume Emane.
L’ancien candidat à la présidentielle de 2016 et président de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), Jean Ping n’en démords pas. Le 19 février, il a fait une déclaration dans laquelle il appelait à la déclaration de la vacance du pouvoir au sommet de l’État, soutenant que le président en exercice, Ali Bongo Ondimba, ne parvenait plus à assumer ses responsabilités. Dans le sillage de ce discours, et dans le cadre de l’agenda qu’il a annoncé lors de ce discours, il a respectivement rencontré deux vieux briscards de la politique gabonaise, en l’occurrence Paul Mba Abessole et Jean-François Ntoutoume Emane.
Emblématique dirigeant du Rassemblement pour le Gabon (RPG), Paul Mba Abessole a été le premier à être reçu, le 2 mars, par Jean Ping. Sur sa page Facebook, le président de la CNR estime que «les chances de triomphe de notre combat de 2016 se nourrissent des leçons tirées des erreurs du passé». «J’ai renouvelé cette réflexion en rencontrant le Père Paul Mba ABessole».
Dans la foulée, il a échangé 24 heures plus tard avec l’ancien Premier ministre, Jean-François Ntoutoume Emane, président fondateur du Mouvement patriotique et démocratique pour la refondation (MPDR) et farouche opposant au régime en place qu’il critique avec véhémence. Selon le président de la CNR, cette rencontre entre dans «le cadre de l’agenda» qu’il a annoncé le 19 février.
Globalement, rien n’a filtré des rencontres avec ces deux poids lourds de la politique gabonaise. Toujours est-il que lors de sa déclaration, Jean Ping avait affirmé que «le peuple gabonais et la communauté internationale ne peuvent plus se retrancher derrière les supputations et prétendre ne rien savoir de l’état de santé réel d’Ali Bongo». «Plus qu’une intime conviction, il s’agit d’un constat définitivement accablant qui saute aux yeux du monde : Ali Bongo n’est plus en capacité de gérer sa propre santé, encore moins de gérer le pouvoir usurpé, au point de servir de marionnette à de nouveaux usurpateurs qui livrent le pays aux enchères. Le Gabon est devenu un navire sans capitaine». Il a demandé aux institutions compétentes de déclarer la vacance du pouvoir à la tête de l’État, en raison de la situation sanitaire d’Ali Bongo, victime d’un AVC en 2018.
Le 28 février, dans une interview accordée à France 24, il a présenté Ali Bongo comme «un zombie», tout en affirmant qu’«il n’y aura pas d’élections. Nous accéderons au pouvoir avant, d’une manière ou d’une autre». L’élection présidentielle devrait en principe se tenir en août 2023. Quel pourrait donc être l’agenda caché de Jean Ping ? Bien malin celui qui saura le dire !