La Cour constitutionnelle gabonaise a repris ses activités ce jeudi 24 février, en présence du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba. La circonstance, correspondant cette année à la célébration des 30 ans de l’institution, a également été l’occasion pour sa présidente, Marie Madeleine Mborantsuo, de revenir sur sa construction et son avenir.
La présidente de la Cour constitutionnelle gabonaise, Marie Madeleine Mborantsuo a procédé, ce jeudi 24 février à Libreville, à l’ouverture des activités de l’institution pour le compte de l’année 2022. C’était à l’occasion de l’audience solennelle de rentrée qui a eu lieu en présence du président de la République, Ali Bongo Ondimba.
Mais aussi de la présidente de la Cour constitutionnelle de la République Centrafricaine, Danièle Hélène Darlan, des responsables des institutions diplomatiques et locales qui ont pris part à cette cérémonie qui a par ailleurs consacrée la commémoration des 30 années d’existence de la haute juridiction constitutionnelle, créée en février 1992 par Omar Bongo Ondimba.
Trente ans après, l’occasion a donc été donnée à la présidente de la CC, de revenir sur les grandes dates et autres faits qui ont marqué la construction progressive de cet organe juridique aux compétences étendues. Un champ qui s’étend notamment du contrôle de constitutionnalité des lois et des actes réglementaires.
De l’arbitrage des conflits entre les institutions de l’Etat, l’interprétation de la Constitution et des autres normes à valeur constitutionnelle, du contrôle de la régularité de toutes les élections politiques, la régularisation du fonctionnement des institutions de la République, jusqu’à l’activité des pouvoirs publics.
«Trente années sont passées depuis la prestation de serment des tout premiers membres de la Cour Constitutionnelle en février 1992 ; trente années durant lesquelles la Cour Constitutionnelle a œuvré sans discontinuité, afin de conférer toute son autorité à notre charte fondamentale, à garantir la séparation des pouvoirs et donner corps aux droits et libertés fondamentaux voulus par nos concitoyens lors de la Conférence nationale de mars-avril 1990», a fait savoir Marie Madeleine Mborantsuo.
Reconnaissant toutefois qu’il reste encore beaucoup à faire pour l’édification de l’Etat de droit démocratique au Gabon, la présidente de la plus haute juridiction du pays a saisi cette opportunité pour rendre un hommage au président Omar Bongo Ondimba. Lui qui, sa vie durant, aura été, de par sa clairvoyance, un artisan de l’Etat de droit démocratique.
De même, elle a fait un plaidoyer auprès d’Ali Bongo Ondimba, pour la construction à Libreville, d’un mémorial afin d’immortaliser ses grands hommes d’Etat qui, à travers des actes exceptionnels, ont contribué à la construction du pays.
Des hommes et des femmes comme Omar Bongo Ondimba, George Damas Aleka, Rose Francine Rogombe, Simon Oyono Aba’a, Me Pierre-Louis Agondjot Okawe, et le Dr Serge Mba Bekale. Pour ne citer que ceux-là.
À l’approche des élections générales (élection présidentielle, législative et locale), qui auront lieu en 2023 à travers le pays, la présidente de la Cour constitutionnelle a exhorté les leaders politiques à s’activer d’ores et déjà à assurer la formation de leurs militants et sympathisants sur la question électorale. Tout en réglant définitivement les dissensions avant les échéances.
L’autre temps fort de la journée a été la participation des juges constitutionnelles, de leurs invités au colloque organisé par la haute juridiction constitutionnelle qui avait pour thématique centrale «La contribution de la Cour constitutionnelle à l’Etat de droit démocratique».
Ce colloque est subdivisé en deux panels axés sur la problématique de la Cour constitutionnelle et le contrôle de la constitutionnalité, et le contrôle de la régularité des élections politiques.