Ce vendredi 18 février devant la cour d’appel judiciaire de Libreville, l’ancien ministre des Transports a à nouveau clamé son innocence deux mois après sa condamnation en première instance à 5 ans de prison, dont 4 fermes. Il assure que les 145 millions de FCFA reçus de son ancien collaborateur de l’ARTF en 2019 étaient liés à l’achat de deux terrains à Avorembam et à Owendo, et non à la perception de rétrocommissions. Le verdict est attendu pour le 4 mars prochain.
Justin Ndoundangoye le reconnaît, il a bien reçu 145 millions de FCFA des mains de Jean Aimé Nziengui, son ancien collaborateur de l’ARTF où il a exercé quelques années durant en tant que secrétaire exécutif. Mais l’ancien ministre des Transports a contesté ce vendredi devant la cour d’appel judiciaire de Libreville la condamnation à 5 ans de prison, dont 4 fermes prononcée à son encontre le 10 décembre 2021. D’autant qu’il est accusé, alors même qu’il n’était plus au gouvernement, d’avoir perçu des rétrocommissions dans le cadre du marché attribué par l’État à la société INGERAIL lié au contrôle des travaux de réhabilitation du chemin de fer. Une société appartenant à 50% à sieur Nziengui.
«Je reconnais avoir reçu 145 millions des mains de M. Nziengui, non pas à titre de rétrocommissions, encore qu’il faudra qu’on me définisse ce que c’est qu’une rétrocommission, mais j’ai reçu cet argent parce que M. Nziengui Jean Aimé était à la recherche d’un terrain pour bâtir le siège de sa société, INGERAIL. Et donc, disposant de terrains, je l’ai donc informé que j’avais un terrain à Avorebam pour lequel nous nous sommes accordés pour un montant de 100 millions qu’il a payés en deux tranches de 50 millions. Pour les 45 millions, il s’agissait d’une sollicitation que j’ai faite à M. Nziengui voyant que tous mes comptes bancaires avaient été signalés peu après mon éviction du gouvernement», s’est défendu l’ancien membre du gouvernement.
Accusé d’avoir vicié la procédure de passation de marché public lors de l’attribution de la mission de contrôle des travaux de réhabilitation de la voie ferrée à INGERAIL pour en tirer personnellement profit, Justin Ndoundangoye a assuré qu’il n’en a rien été. Il a réaffirmé que le contrat attribué à la société de son ancien collaborateur a été passé selon le respect des normes légales. «M. Nziengui, notamment sa société, a été choisi pour sa connaissance du domaine et du terrain, d’autant qu’il est un ancien de Setrag. Il n’y a jamais eu de gré à gré, mais nous nous sommes plutôt conformés à la convention passée entre l’État gabonais et le concessionnaire Setrag qui demandait d’agir en urgence. Je n’ai donc jamais aidé ni facilité l’obtention de ce marché à INGERAIL pour, dit-on, toucher des rétrocommissions par la suite», a-t-il déclaré.
Ses avocats parmi lesquels Me Nkoulou Ondo, Me Maguisset et Me Obame Sima ont plaidé la relaxe, relevant leur client est jugé deux fois sur les mêmes faits ; ce qui n’est pas conforme au principe de la loi. Ils ont également dénoncé la violation des droits de la défense, d’autant qu’aucun débat n’a eu lieu à la suite de la requalification des faits de concussion en corruption passive pour leur client. Pour eux, le dossier est vide, et sont donc confiant quant à la décision de la juge attendue pour le 4 mars 2022.