Identifiés pour la plupart comme des activistes clairement opposés au régime politique en place, de jeunes compatriotes se réclamant de la société civile ont interpellé ce jeudi le Système des Nations unies sur son «silence» sur les conditions de détention au Gabon.
Ils refusent toute récupération politique. Ce jeudi 17 février pourtant, affublés de tee-shirts noirs à l’effigie d’Hervé Mombo Kinga décédé récemment, Fortuné Edou Essono, militant et cadre de l’Union nationale (opposition) et ses compagnons parmi lesquels les activistes Bernard Christian Rekoula, Éric Otsetse et le dénommé Bitome ont tenu à porter à l’attention des diplomates onusiens une préoccupation qu’ils jugent importante : les conditions de détention au Gabon, notamment pour les prisonniers dits politiques. «Pourquoi ce silence sur les mauvaises conditions d’hygiène et les violations des droits humains dans nos prisons», interrogeait leur banderole déployée devant le siège des agences de l’ONU au Gabon.
«Le kidnapping, la détention irrégulière, la torture morale et physique sont devenus des actes réguliers commis par des autorités censées connaître et faire respecter la loi», souhaitent-ils porter à la connaissance de la patronne du système des Nations unies au Gabon, Savina Ammassari. Aussi, dénoncent-ils les bavures et les rackets supposément vécus au quotidien par des milliers de détenus à travers le pays. Des prisonniers que les activistes disent «parqués comme dans des boîtes de sardines, comme dans de véritables camps de concentration».
Bernard Christian Rekoula et ses compagnons estiment de fait que ces mauvaises conditions de détention sont à l’origine des maladies contractées par de nombreux prisonniers lors de leurs séjours en maison d’arrêt. Une volonté, selon eux, du régime en place. D’autant plus que, justifient-ils, «aucun de ces prisonniers ne bénéficie à sa sortie d’un bilan médical ou de soins de santé».
«Au-delà des réponses diplomatiques que vous apporterez certainement, le peuple gabonais vous demande de jouer votre rôle. Il en va de la crédibilité l’institution que vous représentez sur le sol gabonais. Visitez les prisons, accédez aux quartiers des détenus, discutez sans intermédiaires avec ces victimes. car, continuer de fermer les yeux sur l’inacceptable serait un signe de complicité avec les actes criminels que le gouvernement gabonais fait subir à son peuple», exhortent-ils à l’adresse de la représentante de Savina Ammassari.