Suspendu depuis près d’une décennie, l’établissement de la Carte nationale d’identité semble être bien loin des préoccupations du ministre en charge de l’Intérieur Lambert Noël Matha. Une situation plus que déplorable qui laisse penser dans l’opinion que les pouvoirs publics auraient décidé de privilégier la délivrance des cartes de séjour aux étrangers au détriment de la CNI qui permet à chaque citoyen gabonais de justifier de sa nationalité.
Si depuis plusieurs années, le gouvernement assure qu’il est à pied d’œuvre pour un retour à la normale dans l’établissement des Cartes nationales d’identité, la réalité est tout autre. Suspendue depuis 2013 la délivrance de ce document qui, comme le soulignait le juriste Gaëtan Iyembe « permet à tout citoyen gabonais de justifier de son identité et de sa nationalité dès lors qu’il la possède », semble désormais avoir été reléguée aux calendes grecques.
Pour de nombreux observateurs, cet état de fait est imputable au ministre d’Etat, ministre en charge de l’Intérieur Lambert Noël Matha qui peine à résoudre cette problématique, malgré les plaintes des populations. Interpellé à plusieurs reprise par des institutions telles que l’Assemblée nationale ou encore le Conseil économique social et environnemental (CESE), le membre du gouvernement a toujours indiqué la main sur le coeur que la reprise de l’établissement de la CNI serait effective en 2022, sauf que pour l’heure, rien ne semble avoir bougé.
Pis, l’opinion soupçonne Lambert Noël Matha de privilégier la délivrance des cartes de séjour aux étrangers plus rentables que la Carte nationale d’identité. Faut-il rappeler que les droits de cartes sont fixés à 150 000 FCFA auxquels il faut ajouter une caution qui varie selon le pays d’origine. Un beau pactole qui peut donc justifier l’intérêt qu’à le ministère de l’Intérieur à maintenir sa délivrance au détriment de la CNI.