Participant à une conférence débat sur le thème «La corruption parlons-en sans tabou», le directeur général de l’Agence nationale de promotion des investissements du Gabon (ANPI-Gabon) a indiqué que l’un des enjeux du processus de digitalisation engagé par l’agence qu’il dirige est la lutte contre la corruption. Ghislain Moandza Mboma assure que les retombées sont concrètes.
L’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI-Gabon) a lancé un processus de dématérialisation de ses procédures qui, selon son directeur général, peut se comprendre comme un moyen de lutte contre la corruption. «La digitalisation nous l’avons mise en œuvre pour atteindre 3 objectifs : réduire les délais de création des entreprises, réduire les contacts physiques entre les usagers et les agents in fine réduire les possibilités de corruption», a indiqué Ghislain Moandza Mboma, lors de la conférence-débat organisée le 15 février sous le thème «La corruption parons-en sans tabou».
Selon lui, dans le cadre des opérations de formalisations des entreprises, l’idée avec la dématérialisation des procédures était de moderniser l’ANPI-Gabon afin de répondre aux objectifs du gouvernement qui a fixé avec le Plan d’accélération de la transformation (PAT), la digitalisation comme pilier clé pour moderniser l’administration. «Les retombées sont concrètes puisque les usagers viennent de moins en moins en agence pour exécuter leurs opérations. Ayant de moins en moins les contacts avec les agents, on réduit également les tentatives de corruption», a-t-il expliqué.
Concrètement, grâce à la dématérialisation des procédures de création d’entreprises via le Guichet numérique l’Investissement (GNI), plus de 4 000 opérateurs ont créé leurs entreprises sans se déplacer, en payant leurs frais de formalisation d’entreprise grâce à Instant Bills Pay, un moyen de paiement de factures en ligne. Ghislain Moandza Mboma qui a présenté le modèle ANPI-Gabon, voit en cette démarche des résultats concrets pouvant permettre au Gabon de progresser davantage en matière de lutte contre la corruption.
Dans le dernier rapport de Transprency international, le pays a gagné quelques places et selon les organisateurs de la conférence-débat, ils sont le résultat des actions menées par l’Etat gabonais. Notamment, la mise en place d’un ministère dédié à la lutte contre la corruption et des institutions dédiées telle que la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite et l’Agence nationale d’investigation financière ; la loi n°021/2014 du 30 janvier 2015 relative à la transparence et à la bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques et plus récemment, l’adhésion du Gabon à l’initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE). Organisateur de la conférence-débat, le cabinet Deloitte souhaite s’inscrire dans cette dynamique, en apportant un peu plus son expérience internationale sur la question au Gabon.