Malgré les affirmations des membres du gouvernement et du Premier ministre relatives au maintien du prix de la baguette de pain à 150 francs CFA, la réalité sur le terrain est tout autre. Pour imposer ce prix, les boulangers vendent désormais des bouts de pain de moins de 100 grammes à 75 francs CFA, au grand dam des consommateurs.
Si le gouvernement, avec en tête le Premier ministre, affirme et réaffirme le maintien du prix de la baguette de pain à 125 francs CFA, les opérateurs économiques, en l’occurrence les boulangers, sont déterminés à vendre leur produit à 150 francs, en usant de subterfuge. Depuis peu, les boutiquiers vendent des morceaux de pain de moins de 100 grammes à 75 francs CFA. «Deux morceau réunis coutent au final 150 francs CFA», a dénoncé un consommateur.
Après son audience avec le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, Alexandre Vilgrain, le PDG de la Société d’organisation de management et de développement des industries alimentaires et agricoles (Somdiaa) qui contrôle la Société meunière et avicole du Gabon (Smag), principal fournisseur de farine de blé au Gabon, assurait que le prix du sac de farine de blé ne devrait pas augmenter et qu’il restera stabilisé à 16 500 francs CFA.
Pourtant, le sac de 50 kilogrammes est toujours vendu à 19.000 francs et le prix de la baguette de 200 grammes demeure à 150 francs. Les boulangers ont contourné la difficulté afin d’imposer une hausse insidieuse du prix. «Ils ne fabriquent plus les longs pains. Ils font de petits morceaux que les boutiquiers vendent à 75 francs». «Vous comprenez que deux morceaux forment le long pain qu’on a l’habitude d’acheter. Mais il ne coute plus 125, mais 150 francs à la fin», a expliqué un client en colère.
Toutefois, la baguette reste à 125 à la boulangerie. «Si tu veux le pain à 125, il faut te rendre à la boulangerie. Ils ont choisi de ne plus vendre les longs pains aux boutiquiers parce qu’ils le vendent directement à 125», a déclaré un boutiquier. Révoltés par cette cette situation, de nombreux parents demandent au gouvernement de prendre réellement ses responsabilités. «On passe à la télé tous les jours nous dire que le prix du pain resté fixé à 125 francs. Mais on vit une autre réalité dans nos quartiers». «Sortez de vos bureaux climatisés, allez sur le terrain vérifier ce qui se fait. Arrêtez de signer des bouts de papiers qui ne valent rien», a fulminé l’un d’entre eux, ajoutant que «certains gouvernements ont été dégommés dans certains pays à cause du prix de la baguette».