Le directeur général d’Afrijet a souhaité, récemment, que les compagnies aériennes africaines s’unissent et créent des «alliances panafricaines, équilibrées et vertueuses». Ces rapprochements participeraient à l’émancipation du transport aérien sur le continent, encore plombé par les orgueils nationaux, déficit de compétences et compétition entre États.
Acteur majeur du transport aérien au Gabon, Afrijet rêve de l’émancipation de ce secteur sur le continent. Le directeur général de la compagnie aérienne souhaite que l’Afrique s’aligne sur le transport aérien mondial regroupé en trois grandes alliances, deux super-connecteurs et une demi-douzaine de grands low-cost fonctionnant en réseau.
«J’appelle mes collègues et confrères du continent à travailler ensemble, dans les cercles de notre industrie, mais aussi, en bilatéral, à chaque projet de nouvelles routes. Je les prie d’étudier les voies et moyens d’alliances panafricaines nous permettant d’asseoir nos modèles d’exploitation, de réduire nos coûts et de coordonner nos développements. J’invite aussi les pouvoirs publics à favoriser ces initiatives au travers de l’action des autorités de tutelle, à concevoir des mécanismes incitatifs sur le plan écologique pour en promouvoir les aspects vertueux, tout en protégeant le consommateur. Pourquoi -par exemple- ne pas diviser le montant nominal des taxes par deux mais les appliquer au nombre de sièges et non au nombre de passagers transportés ? Trop de moyen-porteurs volent faiblement remplis, là où la capacité de turbopropulseurs serait suffisante», a expliqué Marc Gaffajoli, dans une tribune libre publié récemment sur Afrique Magazine.
Selon le patron d’Afrijet, le salut du transport aérien africain passe par l’ajustement stratégique des réseaux de routes aériennes, la conclusion d’accords de partage de recettes et la mise en œuvre de coopérations techniques. «Ce n’est malheureusement pas fait et cela doit changer. Les compagnies doivent cesser de détruire de la valeur, en s’élançant toutes sur les mêmes routes sans avoir étudié au préalable les coopérations possibles. Orgueils nationaux, déficit de compétences, compétition entre États, l’Afrique de l’aérien ne joue pas collectif», a-t-il regretté. D’où l’appel à l’union des compagnies africaines.
«L’établissement durable de deux ou trois alliances panafricaines sur le continent est un préalable indispensable à la création d’un ciel unique. Faute de quoi, c’est tout simplement ceux qui sont capables de miser (et de perdre) le plus qui domineront ce ciel unique, puis ensuite revendront leurs positions sur le marché mondial. Selon les objectifs visés, ces alliances pourront aussi prendre la forme de participations croisées ou de groupements d’intérêts économiques, mais elles doivent avant tout se structurer sous la forme d’une arborescence couvrant tout ou partie du territoire africain», a conclu Marc Gaffajoli.